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Loin d’être anecdotiques, les traumatismes sonores aiguës (ou TSA) touchent toutes les composantes du ministère des Armées et figurent parmi les premières causes de prise en charge médicale induisant une perte d’efficacité temporaire. Une problématique à laquelle s’est attaquée l’entreprise française Cotral Lab, dont la protection auditive 2.0 « BANG » (Bouchon Auriculaire Nouvelle Génération) était présentée pour la première fois au salon Milipol, organisé la semaine dernière à Paris.
 

Protection, communication, diagnostic médical...voici BANG, le bouchon d'oreille 2.0.

Protection, communication, diagnostic médical…voici BANG, le bouchon d’oreille du soldat du futur


 
Près de 1200 traumatismes sonores, provoqué en majorité par le tir de l’arme individuelle, le FAMAS, étaient recensés dans le rapport d’information parlementaire n° 2470 de décembre 2014 consacré à la prise en charge des blessés.
 
Deux ans plus tard, Cotral Lab, leader mondial de la protection auditive sur mesure, est approché par l’institut franco-allemand de recherche Saint-Louis (ISL) pour créer la « protection auditive du soldat du futur », nous raconte Laurent Jehanne, responsable de projet chez Cotral Lab. L’entreprise normande, basée non loin du Mont Saint-Michel, fournit déjà les instructeurs de tir et motards des douanes et de la gendarmerie. Confié à une start-up créée au sein du laboratoire, Cotral Defense & Communication, « le principe de fonctionnement de BANG est simplissime », explique Jehanne.
 
Contenu dans un bouchon d’oreille conçu sur mesure par « fabrication numérique 3D à partir de l’empreinte de l’oreille et avec une précision de 100 micromètres [l’épaisseur d’une feuille de papier] », détaille Jehanne, BANG isole le combattant de la détonation en moins de 10 millisecondes, capte le bruit ambiant au moyen d’un microphone, qui sera automatiquement « atténué» par le microprocesseur contenu dans le boîtier de transmission puis restitué par le haut parleur. BANG « permet notamment au soldat d’écouter des bruits de pas venant de derrière lui », ajoute Jehanne.
 
Mais BANG est bien plus qu’un outil de protection auditive. Avec ce système, « un soldat au combat n’aura plus à choisir entre la communication et la protection », précise Jehanne. Une fois connectée aux radios RIF et PR4G – et bientôt Contact – utilisées par les soldats, l’oreillette permet en effet aux opérateurs de communiquer entre eux grâce aux vibrations sonores produites par la voix.
 
Grâce à la fonction FIT CHECK, le système est en mesure non seulement de vérifier si le bouchon est correctement placé, mais également de récolter les données de l’environnement sonore du soldat. En cas de TSA, les informations réceptionnées permettent de diagnostiquer précisément un éventuel traumatisme et d’aider à la définition de la cause.
 
Et ensuite ? Milipol aura permis de « récolter des avis d’experts de la sécurité », explique Jehanne, visiblement ravi des « nombreux retours positifs ». Autant de signes encourageants pour la start-up, qui poursuit actuellement la phase d’étude amont avec la DGA en attendant le lancement d’un cycle de tests avec la Section technique de l’armée de Terre (STAT) à partir de janvier-février 2018. Une phase décisive, qui, outre les retours d’expérience, permettra à Cotral Lab de démontrer la maturité de BANG et de relancer les négociations avec la DGA pour décrocher les financements nécessaires à l’élargissement du panel capacitaire de ce véritable « couteau suisse » auditif. « Nous souhaiterions, par exemple, pouvoir joindre un capteur de température corporelle qui permettrait l’envoi en temps réel les données vitales du soldat », conclut Jehanne.

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