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Eurenco mise sur l'hexogène

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C’est une nouvelle étape importante dans la résurrection d’Eurenco, filiale du groupe SNPE spécialisée dans les matériaux énergétiques : son implantation de Sorgues sera bientôt dotée d’une nouvelle Unité de Fabrication d’Hexogène (UFH). Soutenue par un investissement de 100M€, cette UFH dernier cri remplacera d’ici fin 2020 des installations dont certaines ont connu la IVe République.
 

La nouvelle Unité de Fabrication de l'Hexogène projetée par Eurenco sur son site de Sorgues (Crédit photo: Eurenco)

La nouvelle Unité de Fabrication de l’Hexogène projetée par Eurenco sur son site de Sorgues (Crédit photo: Eurenco)


 
Si, comme nous, vous vous demandez ce qu’est de l’hexogène (aussi connu sous le doux nom de cyclotriméthylènetrinitramine), sachez qu’il s’agit du principal explosif utilisé dans la défense. Ses nombreuses applications vont des têtes de missiles aux munitions de tous calibres, en passant par les explosifs de type plastic, tel l’Hexomax. Eurenco peut d’ailleurs s’enorgueillir d’être le principal producteur européen d’hexogène Type 1, un composé essentiel dans la conception de munitions muratisées. Ces « munitions à risques atténués » (ou MURAT) sont conçues pour diminuer le risque de déclenchement intempestif et pour, en cas d’explosion accidentelle, restreindre les dégâts collatéraux.
 
Cette nouvelle ligne de production, élément central du projet Phénix de rénovation du site de Sorgues, « permettra de renforcer la sécurité et la sûreté des installations et de garantir un haut niveau de qualité tout au long du processus », déclare Eurenco dans un communiqué. Très stable et considéré comme l’un des explosifs militaires les plus puissants, l’hexogène est produit au terme de cinq phases successives, que sont la synthèse, la cristallisation, l’enrobage, le séchage et le conditionnement, explique Eurenco. Outre le respect des dernières normes environnementales, la nouvelle ligne de reproduction automatisée regroupera les cinq étapes précitées dans une seule et même unité d’une surface de 4000 m².
 
Le projet Phénix, lancé en octobre 2013 puis mis au frigo durant deux ans, est reparti de plus belle en 2016, lors de l’inauguration d’un nouvel atelier de production d’explosif insensible ONTA.
 
Malmené avant son rachat par Nexter en 2013, Eurenco a depuis lors renoué avec la croissance et présentait en 2016 un carnet de commandes dépassant les 200M€. Et le site de Sorgues n’est pas le seul à profiter de la bonne santé financière de l’entreprise. En effet, celle-ci a également investi 15M€ en 2016 pour la création d’une nouvelle ligne de production de charges modulaires sur son site de Bergerac avec, in fine, la création d’une dizaine d’emplois.
 
Cette ambition retrouvée se traduit aussi en matière de recherche et développement. Pour la première fois de son histoire, Eurenco présentait ses grands axes d’innovations en décembre dernier lors d’un « R&D Day » ayant réuni les grands noms du domaine. Au menu : miniaturisation des charges et augmentation de la létalité, les poudres « vertes » remplaçant les composantes toxiques par des éléments non nocifs et l’explosif TATB, aussi puissant que stable.

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