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Un premier SGTIA belge complet formé au CENZUB

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Le 1/3 bataillon de Lanciers à l'assaut du village fictif de Beauséjour

Le 1/3 bataillon de Lanciers à l’assaut du village fictif de Beauséjour


 
La Composante Terre belge a achevé hier une rotation d’ampleur inédite au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB-94eRI) de Sissonne. Pour la première fois, un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) complet armé par le 1/3 bataillon de Lanciers y était engagé aux côtés d’un second SGTIA formé par le 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers (Ariège).
 
« Pour une unité comme le 1/3 Lanciers, et pour l’armée belge en général, l’apport du CENZUB est majeur car il fournit des moyens d’entraînement dont nous ne disposons pas en Belgique. C’est une réelle plus-value pour mes soldats, ainsi que l’opportunité de développer la relation avec notre partenaire français, » explique le capitaine Matthieu du 1/3 Lanciers, commandant du SGTIA belge.
 
La logique de cette rotation reprend celle appliquée lors de l’exercice franco-belge Celtic Uprise, organisé en septembre 2019 en Belgique. Autrement dit, deux SGTIA manoeuvrant sur des terrains séparés sous la houlette d’un centre opérationnel à dominante nationale, cette fois-ci armé par la France. Les interactions franco-belges se sont à nouveau essentiellement concentrées sur les échelons supérieurs du commandement, notamment au travers d’un point de situation quotidien entre les deux commandants d’unité.
 
Coïncidence ou non, les unités composant le SGTIA belge ont pour la plupart pu expérimenter la logique CaMo lors de Celtic Uprise. Aux trois compagnies d’infanterie et à la section d’appui-feu du 1/3 Lanciers dotée de Piranha DF30 et DF90 étaient accolés une section de sapeurs du 4e bataillon de Génie d’Amay, des éléments du 3e Élément médical d’intervention médical (3e EMI) de Marche-en-Famenne et une Fire Support Team (FST) en provenance du bataillon d’artillerie de Brasschaat.
 
Échange de sections
 
Le volet français était quant à lui dépourvu de ses appuis principaux en raison du cycle de préparation opérationnelle de la 11e brigade parachutiste (11e BP). Seule une poignée d’artilleurs du 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP) ont fait le chemin. La force adverse du CENZUB aura été opposée à un SGTIA « TAP » (ou « tout à pied », blague de paras) pour la possession du villages fictif de Jeoffrécourt, le parc du 1er RCP – majoritairement des VAB – étant immobilisé à Pamiers en vue de son évaluation technique par la Mission de contrôle et d’assistance de la maintenance (MICAM).
 
Le 1er RCP s’est donc tourné vers le SGTIA belge pour compléter son dispositif pour la seconde phase de l’évaluation. « Nous avons prévu, après accord avec nos collègues belges, d’inclure leur section de génie de combat au sein du SGTIA armé par le 1er RCP lors d’une phase défensive menée sur le village de Beauséjour. En plus de la formation au combat en zone urbaine, l’objectif reste également de travailler sur l’interopérabilité au niveau du sous-groupement, » souligne le lieutenant-colonel Jean-Baptiste, chef du bureau opérations instructions du 1er RCP. « Ce pourrait être perçu comme un facteur limitant pour mon SGTIA, mais c’est avant tout une bonne chose pour les deux partenaires que de faire voyager une section d’un sous-groupement à l’autre, » relève le capitaine Matthieu.
 
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le 1er RCP travaille avec ses homologues belges. Un exercice conjoint d’évacuation de ressortissants avait déjà été réalisé en 2012 en Belgique avec le 2e bataillon de commandos de Flawinne. « Une compagnie du 1er RCP avait alors été intégrée dans le dispositif belge, manoeuvre pour laquelle nous avions  dû au préalable passer le brevet para belge, » rappelle le lieutenant-colonel Jean-Baptiste.
 
Le 1/3 bataillon de Lanciers à l'assaut du village fictif de Beauséjour

Le 1/3 bataillon de Lanciers à l’assaut du village fictif de Beauséjour


 
Communication et procédures comme seuls « écueils »
 
« Nous sommes venus au CENZUB en prémices à la construction du partenariat CaMo, afin de développer des synergies entre les deux armées, » ajoute le capitaine Matthieu. À terrain français, doctrine française et, si l’absence de barrière linguistique facilite la communication, les procédures, elles, sont sensiblement différentes. « Le canevas d’ordre, par exemple est différent, et influe directement sur la manière de transmettre ces ordres. Cela demande une petite adaptation, mais qui n’a aucun impact sur l’action du SGTIA sur le terrain, » cite le capitaine belge.
 
Quelques RETEX perçus lors de Celtic Uprise 2019 subsistent par ailleurs en matière de systèmes de communication. Quand l’utilisation de systèmes radio PR4G équivalents facilite la phonie après réajustement des fréquences, « cela reste une difficulté pour ce qui est de la transmission de données ». De fait, l’armée belge travaille sur base du système de gestion du champ de bataille (BMS) ELIAS, quand la manoeuvre du SGTIA français repose sur le Système d’information régimentaire (SIR). La présence d’un officier de liaison belge, assisté d’un spécialiste des transmissions (CIS) et d’un adjoint opération, au sein même du centre opérationnel du 1er RCP aura permis de parer à tout éventualité. « Nous avons choisi de projeter les deux situations tactiques en parallèle et de réaliser des mises à jour régulières du système SIR en intégrant les informations amenées par ELIAS, » précise le lieutenant-colonel Jean-Baptiste.
 
Si l’harmonisation des deux BMS n’est pas à l’ordre du jour, la Belgique a d’ores et déjà acté son choix de suivre la France pour ce qui est de la radio tactique. L’acquisition du système SYNAPS, parfaitement identique à la radio CONTACT acquise par la France, a ainsi été approuvé par le Gouvernement belge en décembre 2019.
 
Bien que d’ampleur inédite, cette nouvelle rotation au CENZUB n’est qu’un avant-goût pour le 1/3 Lanciers. Après Sissonne, le calendrier opérationnel du bataillon prévoit l’envoi le mois prochain d’un peloton de reconnaissance à Mazar-e-Sharif (Afghanistan), puis un déploiement en Jordanie au mois de juin à l’occasion de l’exercice Desert Lion, en compagnie du bataillon Carabiniers Prince Baudouin – Grenadiers (1C/1Gr). Trois rotations au profit de l’opération Vigilant Guardian sont également prévues en avril-mai, en août-septembre et à la fin du mois d’octobre.

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