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Sept nouveaux projets PADR sélectionnés par l’AED

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(Crédit : AED)

(Crédit : AED)


 
L’Agence européenne de défense (AED) a sélectionné une troisième et dernière série de propositions dans le cadre de l’Action préparatoire sur la recherche en matière de défense (PADR). Sept projets seront financés cette année à hauteur de 19 M€, ceux-ci clôturant une initiative lancée il y a trois ans en préfiguration de l’exécution du Fonds européen de défense (FEDef).
 
L’appel à propositions lancé l’an dernier aura permis de rassembler non moins de 65 groupes industriels, PME et organismes de recherches issus de 15 pays européens. « L’AED va maintenant entamer la préparation des accords de subvention avec les consortiums à l’origine des propositions sélectionnées », explique l’agence européenne. Les bénéficiaires n’ont pas été détaillés, et ne le seront probablement pas d’ici la signature des accords attendue pour la seconde moitié de cette année.
 
Dispositif pilote, le PADR se définit comme une étape concrète visant à « évaluer et démontrer la valeur ajoutée des projets de R&T du domaine de la défense soutenus par l’Union européenne ». Contrairement au Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (PEDID), ces études conjointes sont financées à 100% par l’Europe. L’expérience acquise permettra par la suite de calibrer, préparer et justifier la bascule vers le FEDef à partir de 2021, levier européen d’une toute autre envergure.
 
L’implémentation du PADR a été confiée en mai 2017 à l’AED par la Commission européenne. Un premier appel à propositions avait alors été lancé dans la foulée pour un budget global de 25 M€, suivi d’un second round en 2018 pour 40 M€. Parmi les entreprises bénéficiaires, on retrouve le Français CILAS, tête de file du programme TALOS (Tactical Advanced Laser Optical System). Celui-ci démarre officiellement en septembre dernier, à la suite de la signature d’un contrat de recherche de 5,4 M€ en juillet 2019.
 
Munition électromagnétique et essaim de robots
 
À l’instar des deux promotions précédentes, les axes d’effort désignés par l’Europe se concentrent sur des technologies à fort potentiel disruptif, comme l’intelligence artificielle et les capteurs quantiques.
 
Plus de la moitié des fonds, soit « un maximum de 10M€ », sera consacrée au projet CROWN. Il initie le développement d’un prototype léger et compact combinant un radar à antenne active à des fonctionnalités de guerre électronique et de communication. « Disposer de cette technologie est essentiel pour savoir comment et pourquoi le spectre électromagnétique est utilisé au combat », justifie l’AED.
 
S’en suit un second pilier de cinq programmes pour un budget de 7,5M€. De quoi encourager les recherches menées dans les domaines de l’intelligence artificielle appliquée aux systèmes C-IED (AIDED), des ordinateurs quantiques (QUANTAQUEST), systèmes de positionnement innovants pour un usage en « zone blanche » (OPTIMISE), munitions pour canon électromagnétique (PILUM) et convois logistiques automatisés (ARTUS).
 
PILUM posera les fondations pour la conception d’un démonstrateur à l’horizon 2028. En recourant à l’accélération électromagnétique plutôt qu’aux charges propulsives à poudre, ce type de projectile sera en mesure d’atteindre sa cible à très longue distance, soit « plus de 200 km » selon les objectifs affichés par l’AED. ARTUS étudiera l’intégration d’un essaim de 3 à 12 robots terrestres en soutien d’une section sur différents types de terrains. Entièrement autonomes, ces mules seront capables de réagir proactivement à l’évolution des scénarios de mission rencontrés lors de son cheminement.
 
Le septième programme, baptisé INTERACT et soutenu à hauteur de 1,5 M€, suppose la création d’un nouveau standard d’interopérabilité européen pour les systèmes autonomes militaires. « Cette norme autorisera les systèmes sans pilotes à être exploités selon différentes configurations, tel qu’un déploiement individuel, en collaboration avec des systèmes habités, ou sous forme d’essaims autonomes, et ce indépendamment de leurs origines institutionnelles ou nationales », souligne l’AED.
 
Fin de cycle également pour le PEDID
 
Dans une autre « dimension budgétaire », la Commission européenne officialisait la semaine dernière le lancement d’une deuxième et dernière série de projets de développement dans le cadre du dispositif PEDID. Cette seconde enveloppe de plus de 160 M€ financera la conception, le prototypage et, parfois, les essais de 24 technologies de rupture, dont certaines visant des applications terrestres sont détaillées ici.
 
« En ces temps difficiles sur de nombreux plans, nous mobilisons tous les programmes de l’UE pour soutenir nos entreprises, qu’elles soient petites ou grandes. Nous préparons également l’avenir. En développant de manière conjointe les technologies de défense, nous faisons en sorte que l’Europe soit plus résiliente et nous renforçons notre base industrielle », déclarait à cette occasion le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.

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