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Le ministère des Armées dégaine son Plan Aéro

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Un hélicoptère H225M Caracal de l'armée de l'Air (Crédits: A. Jeuland / armée de l'Air)

Un hélicoptère H225M Caracal de l’armée de l’Air (Crédits: A. Jeuland / armée de l’Air)


 
Après de longues semaines de discussions, la ministre des Armées Florence Parly a dévoilé ce matin un plan de sauvetage de la filière aéronautique de défense, fortement fragilisée par la crise sanitaire. Près de 832M€ seront débloqués de manière anticipée pour l’acquisition d’hélicoptères, de drones et d’avions de transport et de surveillance. L’enveloppe du fonds Definvest sera par ailleurs doublée au profit des PME et d’autres pépites françaises.
 
« Chacune de ces commandes, ce sont des emplois français non-délocalisables, ce sont des territoires qui vivent, de sont des régions fières de leur savoir-faire. Et c’est, au fond, notre souveraineté », indique Florence Parly. Selon la ministre, cette anticipation valorisée à 600M€ permettra de sauvegarder plus de 1200 emplois pendant trois ans. Airbus, particulièrement concerné par la baisse du trafic aérien, en sera l’un des premiers bénéficiaires. Les fonds débloqués serviront tout d’abord à l’acquisition de trois Airbus A330 en remplacement d’avions de transport A310 et d’A340 vieillissants. Ces appareils seront ensuite transformés en avions de transport et de ravitaillement A330 MRTT « postérieurement » à la LPM 2019-2025. À elle seule, cette mesure préservera l’équivalent de 100 emplois durant deux ans.
 
« La modernisation de notre composante hélicoptères pourrait (…) faire partie du plan de relance », notait le CEMAA, le général Lavigne, le mois dernier. L’appel aura été entendu, car huit nouveaux H225M Caracal rejoindront les 10 exemplaires aujourd’hui en service au sein de l’armée de l’Air. Ils concourront au remplacement de Puma âgés de 43 ans en moyenne mais encore récemment mis à profit pour l’évacuation de patients atteints du Covid-19. « Initialement, les Puma devaient rester en service jusqu’en 2028, mais nous avons, compte tenu des circonstances, fait le choix de commencer leur remplacement dès 2023 », déclare Florence Parly.
 
Identifié comme un besoin urgent bien avant la crise, le remplacement des Puma était jusqu’alors envisagé au travers d’une solution de location-vente de vingt hélicoptères Super Puma ou par l’achat de 12 appareils neufs et le transfert de huit Caracal de l’ALAT à l’horizon 2025. Ce choix patrimonial avait été anticipé par Airbus Helicopters, détenteur d’une flotte d’une cinquantaine de modèles civils d’occasion, dont une partie peut être rapidement militarisée. Ces huit plateformes supplémentaires préserveront l’équivalent de 960 emplois pendant trois ans, souligne le ministère des Armées. De même, la filière des hélicoptères sera soutenue par le ministère de l’Intérieur avec l’acquisition de deux H145 de nouvelle génération pour la sécurité civile, ainsi que de 10 H160 pour remplacer une partie des AS-350 Ecureuil de la gendarmerie. Des renouvellements valorisés à hauteur de 232M€ et réclamés il y a encore quelques jours par le DGGN, le général Rodriguez.
 
Enfin, la sauvegarde des ETI et PME de l’aéronautique est scrutée de très près. La moitié des commandes bénéficieront ainsi aux sous-traitants des grands groupes industriels, certifie la ministre des Armées. De même, plus de 100M€ seront réservés à l’anticipation des commandes pour deux programmes, lesquels, d’après Florence Parly, profiteront en partie aux petites entreprises. Il s’agit des systèmes de drones navals SDAM et SMDM « commandés directement à nos PME » et de la réalisation de l’avion léger de surveillance et de renseignement (ALSR), dont l’exécution préservera 150 emplois durant deux ans.
 
La protection du tissu industriel passera enfin par la capacité du ministère des Armées « à prendre des participations au capital des entreprises ». Pour éviter la disparition, voire le rachat par des acteurs étrangers de pépites « made in France », l’hôtel de Brienne travaille au dédoublement du fonds Definvest, dont l’enveloppe passera de 50 à 100M€ sur une période de cinq ans. Ces 100M€ participeront à la conservation d’intérêts stratégiques par des dotations en capital.
 
En attendant la matérialisation de ces mesures, les équipes combinées des ministères des Armées et de l’Économie et des Finances poursuivent leur travail de cartographie de l’industrie de défense. Plus de 1500 entreprises en difficulté seront sondées par cette Task Force interministérielle d’une centaine de personnes en vue d’identifier les domaines d’activité à risque.

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