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Eurosatory 2018: on lève le voile sur le MURIN

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Petit mais redoutable, le MURIN détecte un hélicoptère dans un rayon de 21 km

Petit mais redoutable, le MURIN détecte un hélicoptère dans un rayon de 21 km


Chose promise, chose due : on vous en dit plus sur le « Moyen de surveillance Utilisant un Radar d’observation des Intervalles », ou « MURIN », présenté la semaine passée au salon Eurosatory. Vedette discrète du stand du ministère des Armées, ce radar tactique terrestre remplacera bientôt les RATAC et RASIT pour les missions de surveillance du champ de bataille, de protection de site et de réglage de tir.
 
Sélectionné en 2016, le MURIN correspond à un besoin urgent d’autonomie, d’ergonomie et de portabilité au sein des régiments d’artillerie. Quatre exemplaires seront donc livrés et 26 commandés cette année, annonce le PLF 2018. Ce radar dérive directement du Ground Observer 12 de Thales, déjà acquis à 80 exemplaires par divers organismes et actuellement déployé sur quatre continents. Il contribue, entre autres, à la protection d’installations de l’ONU à Kidal, dans le nord du Mali.
 
Le MURIN est conçu pour détecter « tout ce qui bouge à une vitesse supérieure à 3-4 km/h », révèle la STAT. Véhicules, hélicoptères jusqu’à 500m d’altitude, gerbes d’obus, et jusqu’aux mouvements d’un ennemi en train d’enterrer un IED : pratiquement rien ne lui échappe dans un rayon de 24 km pour les véhicules, 12 km pour un humain. Une fois détectées, les cibles sont identifiées selon une classification pré-établie et éventuellement modifiée par l’opérateur, l’armée de Terre ayant choisi de miser davantage sur l’expérience acquise en opération par ses soldats plutôt que sur la seule projection neuronale du système. « Chaque environnement est un peu différent et rend l’expérience humaine indispensable », nous explique Thales. Après avoir déterminé le type de cible, son volume et sa vitesse, le software est ensuite capable d’induire son cap et de proposer un cheminement afin, par exemple, d’aider les artilleurs à ajuster leurs tirs.
 
Dans sa version de base, un système MURIN comprend le trépied, le radar proprement dit, deux batteries et la console. Le tout pour une autonomie de six à huit heures et un poids total de 40 kg, contre 100 kg pour le RASIT. Si il ne nécessite, en théorie, que deux opérateurs, le MURIN, au sein de l’armée de Terre, sera exploité par une équipe de quatre soldats : un chef d’équipe, un observateur et deux opérateurs. Un format jugé nécessaire pour répartir idéalement non seulement le système, mais également l’armement et les paquetages indispensables pour fonctionner en autogestion complète.
 
La version « armée de Terre », évaluée depuis un an sur différents terrains français, a profité d’un travail de refonte important de l’industriel afin de correspondre parfaitement aux attentes des Terriens. Outre le poids et l’autonomie, des modifications ont été réalisées sur les cartes de traitement et le câblage afin de faciliter les opérations de maintenance. L’armée de Terre est ensuite venue y rajouter un système de positionnement automatique GPS fournissant la position et l’orientation du radar. En cas de brouillage, l’opérateur passe à l’orientation manuelle grâce à une lunette de visée. Pour répondre au besoin d’autonomie croissant des forces armées, le MURIN est en outre accompagné d’un « 6 pack » – pas les abdos, on vous voit venir. Comme son nom l’indique, il contient six batteries supplémentaires et peut être branché sur secteur, sur l’accu d’un véhicule ou, mieux encore, être rechargé par panneaux solaires ; une autre demande spécifique à l’armée de Terre.
 
Seulement 16 kg pour le radar du système MURIN

Seulement 16 kg pour le radar du système MURIN


 
Mais la légèreté du système lui permettra aussi de s’intégrer pleinement aux futurs véhicules Scorpion. Chaque section radar d’un régiment d’artillerie disposera à terme de quatre systèmes, aujourd’hui transportés par VAB ou PVP, demain par VBMR Léger. En effet, la STAT travaille d’ores et déjà à l’intégration du MURIN sur ce que l’on doit désormais appeler le Serval. La disposition, soit sur toit, soit débarquée, est encore à l’étude. Il accompagnera également les fantassins et cavaliers grâce à son installation sur certains Griffon de la version Véhicule d’observation d’artillerie (VOA). Une alternative qui permettra notamment « de compenser l’optronique du véhicule en cas de mauvais temps », précise la STAT.
 
Afin d’être opérationnel au sein du 35e régiment d’artillerie parachutiste (35 RAP) de Tarbes, le MURIN pourra aussi être totalement aérolargable. Une capacité à présent en cours de qualification, avec un premier essai de vol sous voile prévu pour novembre prochain. Aujourd’hui, le radar se révèle « parfaitement conforme aux attentes », assure la STAT, désormais en attente des « premiers retours d’expérience de terrain » nécessaires pour envisager sereinement une première projection à l’orée 2019.

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