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Un projet européen pour muscler le LRU

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Modèle réduit d'un système MARS II allemand armé du futur missile sol-sol européen

Modèle réduit d’un système MARS II allemand armé du futur missile sol-sol européen


 
Une poignée d’industriels européens planchent sur une augmentation radicale de la portée des lance-roquettes multiples M270 en service en France, en Italie et en Allemagne, apprenait-on aujourd’hui au salon NEDS, à Rotterdam.
 
Ce projet répond à un besoin exprimé par la Direction générale de l’armement et ses homologues italien et allemand pour démultiplier la portée des systèmes M270, ou Lance-Roquettes Unitaire (LRU) dans l’armée de Terre, MLRS Improved en Italie et MARS II dans l’armée allemande. À peine naissant mais d’ores et déjà doté d’un ancrage européen, ce projet réunit pour l’instant KMW (sous la bannière KNDS), MBDA, Diehl et Roxel. Si l’on ne présente plus les deux premiers, le groupe allemand Diehl, au travers de sa filiale Diehl BGT Defence, fournit notamment la roquette M32 SMArt du MARS II. Roxel, détenu à parts égales par MBDA et Safran, est quant à lui le premier fournisseur européen de systèmes de propulsion solides pour missile.
 
L’objectif affiché sera d’atteindre une portée de 150 à 300 km, annonce  un représentant de KMW sous couvert d’anonymat. Soit une capacité équivalente au missile ATACMS conçu par Lockheed Martin pour les systèmes M270 et M142 HIMARS de l’armée américaine. Mais côté européen, les industriels espèrent pouvoir porter le rayon d’action du futur missile à 500 km, « un objectif non exigé mais ‘souhaité’ ». Avec une telle portée, « ce ne sera plus une roquette mais réellement un missile, » note KMW.
 
Un design préliminaire du missile présenté au salon NEDS

Un design préliminaire du missile présenté au salon NEDS


 
« Pratiquement toutes les technologies nécessaires existent déjà en matière de conduite de tir, » ajoute KMW. L’intégration d’un missile de cette taille nécessitera néanmoins de remodeler les modules de lancement. La configuration privilégiée serait de deux missiles par panier mais, toujours selon KMW, l’alternative d’un panachage roquettes-missiles n’est pas exclue. Le design présenté durant NEDS est bien entendu à prendre avec des pincettes, les discussions entre industriels ayant démarré il y a seulement quelques semaines, nous explique-t-on.
 
Ce missile est par ailleurs destiné à dépasser le seul périmètre du M270 pour devenir l’une des briques majeures d’un éventuel remplaçant d’ici « 10 à 15 ans ». Une fois matérialisé, rien ne l’empêchera en théorie d’intégrer le futur système d’artillerie européen attendu à l’horizon 2035, baptisé « Common Indirect Fire System » (CIFS) et co-dirigé par la France et l’Allemagne. Dans le schéma formulé par le représentant de KMW, ce programme, plutôt que de se limiter à une plateforme unique, accoucherait d’un « système de systèmes » couvrant tout le spectre de l’appui-feu, du mortier au missile sol-sol. En toute logique, un missile tel que celui dévoilé ce matin se retrouverait alors dans la couche haute du CIFS. Autant d’hypothèses qui ne seront confirmées qu’au compte-gouttes dans les mois et années à venir. De nouvelles discussions entre industriels sont prévues en début d’année prochaine, avant de pouvoir potentiellement « s’attendre à quelque chose » lors du prochain salon Eurosatory, organisé du 8 au 12 juin 2020 à Paris.
 

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