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SOFINS 2019, une édition d'ores et déjà record

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En seulement quatre éditions, le salon SOFINS est devenu  l’évènement européen de référence pour le monde feutré des forces spéciales françaises et étrangères. Un succès notamment basé sur une formule audacieuse: promouvoir un évènement sélectif et confidentiel pour rester professionnel. Retour sur une édition d’ores et déjà record avec son directeur et président du Cercle de l’Arbalète, Benoît de Saint Sernin.
 
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FOB: SOFINS a ouvert ses portes hier, quels sont les premiers chiffres ?
 
Les premiers vrais chiffres dont nous disposons aujourd’hui ce sont avant tout 4200 inscrits, contre 2780 en 2017. Ce qui représente une augmentation bon an, mal an d’environ 50%. Le deuxième grand chiffre c’est que nous sommes passés d’un peu moins de 200 exposants en 2017 à 256 cette année. Et là, par contre, la règle veut que le SOFINS ait un nombre déterminé d’emplacements et il n’y en aura donc pas plus. Il existe une sélection dans le choix des exposants, cette sélection a dû être appliquée cette année et il y a dès lors certaines entreprises qui n’ont pas eu de place au SOFINS. Un troisième chiffre intéressant: en 2017, nous avions organisé 600 rendez-vous BtoB. Cette année, avant même d’entamer le salon, nous en décomptions déjà 1300 de calés. Tout cela est lié à la fréquentation, mais probablement aussi à la notoriété du SOFINS ainsi qu’au fait que cet évènement soit vraiment devenu un moment lors duquel les forces spéciales des Armées, les unités spéciales de la Police et de la Gendarmerie donnent rendez-vous à leurs homologues étrangers.
 
FOB: Comment le SOFINS devra-t-il s’adapter, édition après édition, pour répondre à cet engouement croissant ?
 
La réponse est très simple: c’est ce processus de sélection. C’est à dire qu’il faut avant tout éviter les redondances dans les produits présentés et favoriser les solutions réellement innovantes. On a déjà dû refuser beaucoup de monde cette année car c’est une règle d’or: le SOFINS n’est pas ouvert au public. Ne viennent que les gens qui, comme l’on dit dans l’armée, « ont le droit d’en connaître ». C’est un salon professionnel, réservé aux professionnels. Les visiteurs doivent d’emblée être intéressés par les technologies présentées sur les stands, ou par la possibilité d’aller tester ces produits sur le terrain. C’est d’ailleurs cela la vraie nature du SOFINS: être un immense salon d’essais et de démonstrations sur des stands de tir, sur des pistes, sur des parcours de drones, etc.
 
FOB: Le panel d’exposants fait, logiquement, la part belle au « Made in France ». Est-ce par choix/obligation, ou envisagez-vous une ouverture aux industries étrangères ?
 
La raison d’être du premier SOFINS était, d’une certaine manière, de réveiller l’industrie française en lui démontrant qu’elle est capable de répondre aux besoins des Forces. Et quand on réalise vraiment ce travail, on prend conscience qu’il existe en réalité plein de filières que la France ne maintient plus. L’armement individuel, par exemple. Celui-ci n’existe pratiquement plus en France aujourd’hui et ce secteur est donc repris par des exposants étrangers. La règle revient donc à donner la priorité à l’exposant français, sauf si son équivalent étranger est « plus malin » et que le produit est plus affûté, plus innovant. Et là le Français perd. Donc l’idée est bien de « bousculer » l’industrie française en la poussant à innover pour ne pas se laisser dépasser par d’autres. Cette quatrième édition démontre que cette industrie française s’est réveillée, qu’elle a voulu participer, et que ce qu’elle propose est aujourd’hui est arrivé à pleine maturité.
 
FOB: Si les PME et grands groupes industriels ont facilement accès à ce genre d’évènement, quels sont les dispositifs mis en place pour promouvoir un écosystème de startups essentiel mais aux moyens plus limités ?
 
Nous avons pour cela mis en place l’Arbalète LAB, qui est le résultat d’un processus de sélection d’un an. Une année durant laquelle nous allons, avec des incubateurs, avec des structures qui aident à la création de startups et autres en France, en plus du salon international CES organisé à Las Vegas, chasser des innovations et réaliser une sélection de startups innovantes qu’on amènera ensuite au SOFINS. Ces jeunes structures profitent en outre d’un tarif très dégressif par rapport aux autres afin de leur donner une réelle occasion de se mettre en avant. Lorsqu’une startup est sélectionnée, elle reçoit non seulement un stand, mais elle va également avoir l’occasion de « pitcher » son produit durant quatre minutes devant l’ensemble des participants. Par ailleurs, on essaie de se servir des produits proposés par ces startups dans l’organisation générale du SOFINS afin d’en montrer un usage concret.
 
FOB: Vous avez lancé, en 2018, le SOFLAB, formule idéale pour faire la jonction entre deux éditions du SOFINS. Pensez-vous rééditer l’expérience en 2020 ?
 
Tout à fait. SOFLAB et HVI [Hub & Vision for Intelligence] sont deux évènements dédiés à l’innovation que nous organisons les années où le salon SOFINS n’a pas lieu. Et SOFINS, c’est l’Arbalète LAB. Rendez-vous donc en 2020 pour une seconde édition du SOFLAB et une troisième édition de HVI.
 
FOB: Enfin, quels seraient les éventuels axes d’amélioration à l’étude pour la prochaine édition ?
 
Alors cela, je vais vous dire, c’est du top secret. On réfléchit effectivement à certaines innovations que nous n’avons pas eu le temps de mettre en oeuvre en 2019, mais pour l’instant, on ne communique pas sur ce qui se prépare pour 2021. Il y a des choses en cours, ce n’est pas une blague ni une formule de style, mais nous préférons juste les garder pour nous pour l’instant. Je n’ai aucune envie de voir ces idées sur les stands des autres avant de les avoir moi-même réalisées. 

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