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par Christina Mackenzie et Nathan Gain

Sylvie Goulard, 52 ans, a été nommée ministre des Armées dans le nouveau gouvernement français d’Emmanuel Macron. Elle devient donc la deuxième femme de l’histoire de la Ve République à se voir remettre les clefs du ministère, pratiquement 10 ans jour pour jour après Michèle Alliot-Marie.

Sylvie Goulard, nouvelle ministre des armées

Sylvie Goulard, nouvelle ministre des armées

Goulard, considérée comme première ministrable (un poste finalement attribué au maire du Havre Edouard Philippe), la nouvelle ministre est néanmoins la numéro quatre du gouvernement, devant son prédécesseur Jean-Yves le Drian qui, quand à lui, devient cinquième du gouvernement aux manettes des affaires étrangères.

Des sources proches des milieux militaires nous ont avoué que la nomination de Goulard était « très surprenante », ainsi que le changement de nom du ministère de la Défense qui revient à l’ancienne dénomination, abandonnée en 1958, de « ministère des Armées ».

Suite à la remontée des Champs-Elysées par Macron en command-car et sa visite à l’hôpital militaire de Percy le jour de son investiture, ce changement de nom est un signal très fort du président qui affiche ainsi une tendance favorable aux armées.

Même si l’euro-députée Goulard, auteure de sept livres sur l’Europe, spécialisée dans les questions économiques et monétaires, n’a aucune expérience du monde militaire, elle a néanmoins l’oreille du président et elle saura, sans doute, s’entourer d’un cabinet expérimenté dans l’univers de la défense. Ce sera un point-clé.

Un autre point crucial est constitué par sa longue expérience de l’Europe. Présidente du « Mouvement européen France » entre 2006 et 2010, Goulard se consacre depuis entièrement à son rôle d’eurodéputée au sein du groupe ADLE (Alliances des démocrates et des libéraux pour l’Europe).

Particulièrement proche de l’environnement politique allemand, c’est elle qui organise la première rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et Emmanuel Macron. Pour le Parlement européen, elle est également membre de la Délégation pour les relations avec les Etats-Unis.

Elle a été l’un des premiers soutiens de Macron lorsqu’il a lancé son mouvement En Marche! il y a un an.

Dans une interview la semaine dernière avec l’hebdomadaire français Le Point, l’ancien premier ministre Italien Mario Monti disait de Goulard, avec qui il a co-écrit un livre sur la démocratie européenne, qu’elle est « tenace et capable d’une grande résilience dans les difficultés. Certains diraient même…opiniâtre. Cela dit, elle est ouverte à la discussion et capable de changer d’avis ».

Née Grassi le 6 décembre 1964 à Marseille, la ministre est mariée à Guillaume Goulard. Le couple a trois enfants. Elle a obtenu sa licence de droit à l’Université d’Aix-en-Provence, puis a poursuivi ses études à l’Institut d’études politiques («Sciences Po») de Paris. Comme Macron et Philippe, elle a été admise à la prestigieuse École nationale d’administration (ENA). Elle a ensuite rejoint le département des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères où elle faisait partie de l’équipe française chargée de négocier l’unification de l’Allemagne.

En plus du français (sa langue maternelle), elle parle l’allemand, l’anglais et l’italien.

Sa nomination résonne comme un signal fort, à l’heure où la construction d’une Europe de la défense revient régulièrement au centre des débats.

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