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OPTIO-X20, le parfait adjoint du combattant

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Déjà courtisé par ST Kinetics, Kongsberg, Aselsan, et FN Herstal, le drone terrestre lourd THeMIS, conçu par l’estonien Milrem, prend aujourd’hui un solide « coup de punch » avec l’intégration de la tourelle téléopérée ARX20 de Nexter. Dévoilé à Eurosatory 2018, l’OPTIO-X20 entend anticiper le besoin exprimé depuis peu par les armées françaises.
 

L'OPTIO X-20, un concept aujourd'hui, un adjoint essentiel au combattant demain

L’OPTIO X-20, un concept aujourd’hui, un adjoint essentiel au combattant demain


 
Mais pourquoi choisir THeMIS au lieu de partir d’une feuille blanche ? Tout simplement parce que « c’est une plateforme qui a atteint un niveau de maturité qui nous permet d’y intégrer nos modules de mission », explique Romain Le Berre, Export Sales Manager – Weapons Systems & Turrets chez Nexter. Grâce à sa capacité d’emport de 750kg, ce drone est en effet capable d’emporter les systèmes nécessaires aux quatre missions que compte lui confier Nexter : ISR, transport, ouverture d’itinéraires piégés et soutien armé. Outre sa modularité, la force de THeMIS réside dans son mode de propulsion. En effet, les trains de chenille, dotés d’une propulsion hybride combinant des batteries Li-ion et un moteur diesel, sont totalement indépendants l’un de l’autre. Cette motorisation hybride permet entre huit et 10 heures d’autonomie à une vitesse maximale de 22km/h.
 
Autant de capacités que Nexter entend compléter avec du savoir-faire « Made in France » pour permettre à l’OPTIO-X20 d’évoluer avec son temps. Le systémier-intégrateur est ainsi aller piocher des briques technologiques existantes, à l’image de la caméra Viper de sa filiale OptSYS et le système Antares de Thales. Un partenariat avec le civil n’est également pas exclu afin, notamment, de trouver le substitut idéal au GPS, facilement « brouillable ». Place donc au référencement de l’environnement, pour lequel Renault pourrait apporter sa technologie de suivi de ligne blanche. De son côté, l’ARX20 apporte la compacité d’une tourelle de 12,7 mm mais avec une puissance de feu bien supérieure. De quoi « percer un blindage de 3cm à 500 mètres de distance », précise Le Berre.
 
Quelques heures seulement après son lancement officiel à Eurosatory, le dernier-né de la gamme Nexter a déjà fait mouche. La STAT, par exemple, « souhaite le présenter en action aux côtés du VBMR Griffon et de l’EBRC Jaguar lors d’une présentation durant les prochaines Universités d’été de la Défense », nous révèle Nexter. Les forces spéciales, quant à elle, se sont dites particulièrement séduites par « ses capacités d’ouverture d’itinéraire et d’accompagnement du fantassin débarqué », ajoute-t-il. Et ensuite ? Les 1ers essais de tir sont prévus pour 2019 afin d’être « opérationnellement crédible » avant 2020 et de lancer au plus vite la phase de commercialisation.
 
Quel chemin parcouru depuis 2013 et la création de la division Nexter Robotics par le géant français de l’armement terrestre ! Et quelle évolution dans la gamme. Du drone Nerva LG, lancé en 2012, suivi de la mule Robbox développée avec Sera Ingéniérie, et aujourd’hui l’OPTIO-X20, un drone lourd… armé. Une première sur le sol français, symbole du changement de mentalité à l’œuvre dans l’Hexagone, dont la méfiance vis-à-vis de l’armement des drones s’est amoindrie dans un contexte de menace terroriste particulièrement élevée.
 
Une évolution soutenue par le PDG de Nexter, Stéphane Mayer, le 28 février devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. « Aujourd’hui, rien n’est décidé mais le concept technologiquement abordable qu’est le robot armé, déclenché à distance comme le drone armé, toujours sous le contrôle humain, pourrait [permettre] d’aller […] en avant-garde pour détecter et neutraliser une menace sans exposer de combattants », déclarait-il alors.
 
Même son de cloche du côté du général Charles Beaudouin, sous–chef d’état-major chargé des plans et des programmes de l’EMAT, reçu récemment par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Ce dernier a en effet pour ambition « de développer d’ici 2021 de grands robots, de l’ordre d’une tonne, qui puissent être employés en opération. Il pourrait s’agir de robots capables de faciliter l’évacuation d’un soldat blessé, ce qui aujourd’hui nécessite que deux autres soldats interrompent leur mission ». S’il exclut les robots armés de l’équation, le général Beaudoin entend néanmoins acquérir 25 à 50 unités « plus rapidement qu’on ne le fait aujourd’hui pour la majeure partie de nos matériels ». Pour faire face à « certains délais d’acquisition trop contraignants », il sera par ailleurs indispensable « d’exploiter toutes les possibilités offertes par le code des marchés publics qui autorise le gré à gré dans des cas précis ».

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