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NeTHIS, l’« œil qui voit tout »

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Voir à travers la matière… un rêve longtemps resté dans le domaine de la science-fiction mais, depuis 2009, parfaitement maîtrisé par la société française NeTHIS (New Terahertz Imaging Systems). Combinant des systèmes de vision multi-spectrale infrarouge et terahertz, la caméra éponyme de cette start up bordelaise intéresse désormais les militaires français, nous dévoilait la semaine dernière Jean-Pascal Caumes, PDG de NeTHIS.
 

Une maquette du système NeTHIS, la caméra qui "voit" à travers la matière

Une maquette du système NeTHIS, la caméra qui « voit » à travers la matière


 
Si la mission première de NeTHIS est le contrôle non-destructif de systèmes et d’infrastructures, la start up s’est rapidement tournée vers le monde de la défense et de la sécurité car le champ d’applications de cette caméra est extrêmement large incluant, par exemple, la détection de mines et autres engins explosifs. « Imaginez également », nous explique Caumes, « qu’un opérateur du RAID ou du GIGN puisse déterminer si une porte est piégée ou capter les signatures des éventuels ennemis embusqués derrière celle-ci ».
 
Depuis 2015, NeTHIS est donc soutenu par le programme ASTRID (Accompagnement Spécifique des Travaux pour la Recherche et l’Innovation Défense) de la Direction générale de l’armement (DGA), « un partenariat nécessaire pour développer un marché domestique qui ne représente que 10% de notre chiffre d’affaires », nous explique Caumes. La DGA a d’ailleurs déjà acquis deux caméras pour étudier son intégration dans des systèmes de visée nocturne.
 
Ce partenariat, soutenu par l’ONERA, a permis à NeTHIS de lever près de 700 000€ depuis 2013 et d’entamer « une phase de croissance permettant la montée en cadence de la production », précise Caumes. Car, le partenariat avec la DGA prenant fin en 2017, « NeTHIS s’est engagé à sortir un produit mature sur le marché en 2018 », ajoute Caumes.
 
La technologie NeTHIS repose sur la bande de fréquence située entre l’infrarouge de la télécommande TV et les ondes millimétriques de votre micro-onde. Baptisée « térahertz » ou « rayon T », cette bande de fréquence s’étendant de 100 GHz à 30 THz présente un fort pouvoir pénétrant auquel ne résistent que les métaux et l’eau. La conjugaison de ce rayon T à la thermographie infrarouge, au moyen d’un convertisseur breveté en 2009, fournit deux types d’informations, à savoir l’analyse structurelle d’un matériau et la mesure de ses paramètres physiques, tels que la température et le taux d’humidité. Le coup de génie de NeTHIS ? « Quand nos concurrents se concentraient sur les capteurs thermiques, une stratégie coûteuse et complexe, nous avons réfléchi à la création d’un convertisseur efficace, facile à produire et à utiliser », nous explique Caumes. Un choix payant, car NeTHIS utilise des systèmes thermiques déjà qualifiés et maîtrisés par les utilisateurs finaux.
 
Particulièrement compacte et mobile, la caméra NeTHIS est passée d’un poids de « deux kilos à 800 grammes en l’espace de deux ans », se félicite Caumes. Sa portée varie de un à cinq mètres, pour une résolution atteignant quelques millimètres et une consommation inférieure à 1 watt/heure.
 
Dévoilée en 2013, la caméra NeTHIS aura attendu à peine un an avant de trouver un premier acquéreur en la personne du musée du Louvre, soucieux d’acquérir un système permettant d’inspecter les œuvres d’art sans y toucher. Une clientèle prestigieuse depuis étoffée grâce à des commandes reçues de Dassault et, plus récemment, d’ATR et Airbus. Dernier succès en date : l’acquisition par une société japonaise du système NeTHIS intégré sur un mini-drone.

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