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Le VBMR léger sous les projecteurs

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Dans la famille « Scorpion », nous demandons le petit frère. Unis pour le meilleur depuis l’attribution du contrat VBMR léger en février dernier, Nexter et Texelis dessinaient cette semaine les contours d’un véhicule appelé à constituer un segment intermédiaire inexistant dans la doctrine française actuelle.
 
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Destiné à remplacer une partie des VAB usés jusqu’à la corde, le VBMR léger répondra « au besoin d’engagement des unités de combat dans les phases initiales d’une opération », explique Patrice Randrianangaly, Directeur programme VBMR léger pour Nexter Systems. La LPM 2019-2025, actuellement débattue au Sénat, prévoit l’acquisition de 2000 plateformes à l’horizon 2030. Le VBMR léger, dont l’appellation officielle pourrait être annoncé durant Eurosatory, sera intégralement assemblé sur le site de Nexter de Roanne (Loire).
 
Si Nexter s’occupera du développement, de l’intégration, de la qualification et du MCO, Texelis est quant à lui responsable de l’ensemble de la chaîne cinématique. Le mandat de l’ETI de Limoges s’étendra donc « des mains du conducteur jusqu’aux pneus », déclare à juste titre Jean Vandel, Directeur Développement Commercial. Texelis a notamment su profiter du développement de la famille TXP, dévoilée à Eurosatory, pour « mieux appréhender la problématique du soutien et la compréhension d’une solution de mobilité complète », ajoute Vandel. Un volet mobilité inédit qui s’inscrit dans un contexte d’accélération du combat et une meilleure prise en compte de l’environnement contraignant dans lesquels évolue aujourd’hui le parc de l’armée de Terre.
 
Autrement dit, l’équipementier travaille sur l’assemblage novateur et optimisé d’une évolution de l’essieu T900 et de briques technologiques existantes, allant du pneu standard 14R20 jusqu’au tableau de bord, en passant par les suspensions oléopneumatiques, la direction, la boîte automatique Série 3000 d’Allison et un moteur six cylindre (375 ch) conçu par Cummins. Un pari audacieux car en partie bâti sur des équipements « étrangers », mais que Texelis justifie par le choix de composants civils acquis sur étagères et ne nécessitant pas d’autorisation spécifique, écartant de facto tout risque d’une éventuelle entrave politique.
 
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Sans surprise, les deux industriels restent discrets concernant la question du blindage. Texelis confirme néanmoins s’être détourné d’une coque en V pour privilégier « un toute autre concept ». Avec une masse au combat de 15 à 17 tonnes et un PTAC de 18 tonnes, le VBMR léger est par ailleurs conçu pour recevoir des kits de blindage additionnels. Ce volet protection est complété par un système optique Antarès produit par Thales, un détecteur acoustique de départ de feu Pilar V de Metravib et une protection NRBC intégrale. Aérotransportable par A400M et C-130, le VBMR léger sera en outre intégré à la bulle Scorpion grâce à la radio Contact et au système SICS.
 
La famille VBMR léger se composera à terme de trois versions principales accompagnées de… 13 kits de mission spécifiques que l’armée de Terre pourra acquérir en fonction du besoin.
 
Le « Véhicule de patrouille blindée » (VPB), variante la plus importante, remotorisera les unités légères en vue du transport d’une section de 10 soldats équipés FELIN. Elle leur garantira une autonomie complète de 24 heures tout en fournissant une capacité d’autoprotection grâce aux tourelleaux téléopérés T1 ou T2, et une mitrailleuse secondaire de 7,62mm montée à l’arrière du véhicule. Outre le transport de troupes, le spectre de missions du VPB comprendra, entre autres, l’escorte de convoi et l’appui aux troupes débarquées. L’armée de Terre envisage le développement de neuf kits en plus de la variante de base « infanterie » : mortiers de 81 et 120 mm, observation d’artillerie, commandement, ambulance, génie, MMP, ravitaillement et défense anti-aérienne à courte portée.
 
La version « Nœud de communication tactique » (NCT), déclinée en quatre sous-versions, aura pour fonction de consolider puis de relayer les fluxs de communication (radios, satellites ou autres) entre les unités déployées en environnement contraint et les différents échelons de commandement.
 
Enfin, une version « Surveillance, acquisition, renseignement et reconnaissance » (SA2R) sera tout particulièrement consacrée aux unités du COM RENS de Strasbourg et comprendra deux sous-versions. Elle nécessitera l’ajout d’un APU pour répondre aux besoins énergétiques particulièrement élevés des futurs systèmes embarqués.
 
Le lancement des qualifications est prévu pour 2021 pour la version VPB, suivi, un an plus tard, par la version SA2R et, en 2023, par la NCT.

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