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L’opération Vigilant Guardian (OVG), pendant belge de Sentinelle, soufflait hier sa seconde bougie d’anniversaire. Activée le 17 janvier 2015 suite à l’attaque contre l’hebdomadaire satirique parisien Charlie Hebdo, Vigilant Guardian a désormais trouvé sa vitesse de croisière, explique le colonel Laurent*, du département d’état-major Opérations et Entraînement (ACOS Ops & Trg) de la Défense belge.
 

Lancée en janvier 2015, Vigilant Guardian s'est aujourd'hui stabilisée à un contingent de 1100 soldats (Crédit: DG COM)

Lancée en janvier 2015, Vigilant Guardian s’est aujourd’hui stabilisée à un contingent de 1100 soldats (Crédit: DG COM)


 
OVG a pour but d’assister la Police fédérale belge dans sa mission de surveillance et de protection des populations et installations sensibles lorsque le niveau de menace défini par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) atteint un minimum de trois sur quatre. Le contingent déployé, limité à l’origine à Bruxelles et Anvers, a connu une évolution mouvementée au gré des événements mais est aujourd’hui stabilisé à 1100 soldats assortis d’une réserve opérationnelle. Grâce à l’expérience acquise, Vigilant Guardian bénéficiera donc en 2017 d’« un plan établi pour assurer les rotations au niveau actuel avec une réserve opérationnelle », précise le colonel Laurent.
 
Evolution du contingent déployé pour Vigilant Guardian depuis le 15 janvier 2015 (Crédit photo: DG COM)

Evolution du contingent déployé pour Vigilant Guardian depuis le 15 janvier 2015 (Crédit photo: DG COM)


 
Si Vigilant Guardian a considérablement amélioré l’image de la Défense auprès des populations et a permis de précieux échanges d’expérience avec les forces de police, la continuité de l’opération n’est pas sans éveiller certaines inquiétudes du côté des états-majors concernant les capacités opérationnelles des soldats.
 
Le colonel Laurent admet en effet que « la charge de travail imposée à nos militaires est extrêmement élevée et demande une adaptation du calendrier d’entraînement ». Car les militaires ont déserté malgré eux les champs de tir au profit des rues de Bruxelles, à tel point que le nombre de jours d’entraînement par militaire a chuté de 50% en deux ans pour atteindre 15 jours en 2016, tandis que le nombre de jours en déploiement pour les militaires de la Composante Terre est passé de 70 en 2014 à 180 l’année dernière (et jusqu’à 212 jours pour les marins belges). L’une des solutions, selon le colonel Laurent, serait sans doute de prolonger le calendrier de formation des soldats, qui dure entre 18 et 24 mois.
 
Bien que les militaires belges restent qualifiés pour ce type d’opération, il existe une « réelle perte en terme de tâches tactiques complexes », explique le colonel Laurent. L’impact capacitaire est tel que le chef de la Défense belge lui-même, le lieutenant-général Marc Compernol, craint l’apparition d’une « génération perdue (…) de lieutenants et de sergents qui n’ont rien fait d’autre que cette mission, qui ne sollicite qu’une petite partie des compétences à acquérir ».
 
*Comme en France, seuls les prénoms des militaires opérationnels sont dévoilés

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