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Dernière ligne droite pour les dragons

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Le 5e régiment de dragons (5e RD) de Mailly-le-Camp (Aube) engageait le 4 juillet sa 1000e recrue. Une étape certes symbolique, mais néanmoins annonciatrice de la réactivation complète du régiment à l’horizon 2019.
 

Les dragons du "5" posent fièrement devant leur matériel après les répétitions du 14 juillet 2018

Les dragons du « 5 » posent fièrement devant leur matériel après les répétitions du 14 juillet 2018


 
Deux ans après sa recréation, les dragons défilaient pour la seconde année consécutive le long des Champs-Elysées samedi dernier, guidé par le lieutenant-colonel de Fontanges, qui a récemment repris les rênes du régiment. « Un honneur extraordinaire », nous déclare-t-il fièrement, et qui permet au 5e RD « de retrouver sa place parmi les plus vieux régiments de France ».
 
Une reconnaissance à la hauteur de l’importance de cette unité unique au sein de l’armée de Terre. Seul régiment interarmes de métropole, le 5e RD répond en effet à trois enjeux majeurs : se projeter au sein de la 7e brigade blindée, fournir une force d’opposition (FOROPS) crédible, et expérimenter les principes et technologies du programme Scorpion. C’est dire si les attentes de l’EMAT vis-à-vis du régiment sont énormes. D’où une remontée en puissance menée grand train depuis deux ans, au rythme de 45 engagements tous les deux mois. « Difficile » au début, le recrutement au sein du « 5 » est aujourd’hui en quelque sorte « victime de son succès », souligne le lieutenant Eric. Un rythme effréné tant pour les jeunes recrues que les cadres aguerris, mais qui n’empêche pas leur intégration rapide au sein du calendrier de projections. Ainsi, huit mois après sa création, la 2e compagnie d’infanterie était déjà envoyée en Lituanie dans le cadre de l’opération Lynx, devenant au passage le premier sous-GTIA régimentaire projeté « depuis très longtemps », se félicite le lieutenant Eric, officier presse du régiment.
 
Le lieutenant-colonel de Fontanges à la tête de ses troupes, lors d'une répétition en vu e du défilé du 14 juillet

Le lieutenant-colonel de Fontanges à la tête de ses troupes, lors d’une répétition en vu e du défilé du 14 juillet


 
Car les dragons ont de quoi plaire. Sa mission de FOROPS au profit de l’entraînement des troupes assure un taux d’entraînement bien plus élevé que partout ailleurs dans la Force opérationnelle terrestre. Ses hommes et femmes réalisent près de 17 semaines de FOROPS par an, soit 17 semaines de formation menées en conditions de combat, un schéma impossible à reproduire ailleurs. « Le 5e RD déploie en moyenne une quarantaine de véhicules et 150-200 soldats sur le terrain d’entraînement », nous explique-t-on. Cette capacité FOROPS devrait prochainement monter encore en puissance avec l’intégration, pour la première fois, d’éléments de l’unité jumelle du 5e RD, le 1/3 bataillon de Lanciers de la Composante Terre belge. Cette fonction spécifique désengage en outre partiellement le régiment de l’opération Sentinelle, permettant à ses membres de pratiquer davantage leur spécialité. « Le conducteur de char reste conducteur de char, bien plus qu’ailleurs », ajoute le lieutenant Eric.
 
« La chance de ce régiment, c’est aussi d’être doté des meilleurs matériels de l’armée de Terre », se félicite le lieutenant-colonel de Fontanges. Systèmes FELIN, VBCI, Leclerc XLR, « le 5e RD a été très vite et très bien servi », précise quant à lui le lieutenant Eric. Les 216 HK-416F modèle court destinés au régiment sont également arrivés en novembre 2017. Ils équipent aujourd’hui les éléments embarqués des unités de cavalerie.
 
Malgré un calendrier extrêmement dense, le 5e RD est également un pilier de l’expérimentation Scorpion. Ils furent notamment les premiers à tester le Système d’information et de combat Scorpion (SICS) développé par Bull, filiale d’Atos. En coordination avec la STAT et les industriels, une vingtaine de dragons ont récemment mis à l’épreuve une version initiale du SICS sur le terrain afin d’en vérifier la réactivité et l’ergonomie. Véhicules distants de plusieurs kilomètres et en mouvement, présence d’ennemis, rien n’aura été épargné au SICS pour ce premier test grandeur nature. Premières impressions ? « Ça change la vie, la vitesse de transmission des ordres est phénoménale », déclare le lieutenant Eric. Prochaine étape en octobre prochain, avec un nouveau test à l’échelle d’un SGTIA. En attendant 2021, et l’arrivée des premiers chars Leclerc rénovés, pour lesquels le « 5 » sera, une fois n’est pas coutume, le régiment expérimentateur.

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