Ceci n'est pas un VLFS

Il fallait avoir l’œil affûté pour repérer, parmi la « forêt » de véhicules présentés par Renault Trucks Defense (RTD) lors de cette 25e édition d’Eurosatory, cette petite maquette représentant le programme Véhicule Léger Forces Spéciales, ou VLFS. Une présence discrète, mais qui rappelle néanmoins la place centrale de RTD dans ce contrat pour la livraison de 241 plateformes à partir de 2018.
 

 
Petit rappel. Le VLFS et son grand frère, le Poids Lourds Forces Spéciales, « sont destinés à harmoniser le parc hétéroclite actuellement en service, peu importe le régiment », rappelle le gestionnaire du projet au sein de la DGA avant d’ajouter que « les forces spéciales françaises ont une visibilité constante sur l’avancement de ce programme certes ambitieux, mais qui progresse très bien car il y a une réelle volonté pour que tout soit livré dans les temps ».
 
Le « véhicule final devrait garder des dimensions équivalentes et la même structure ouverte », nous explique Thierry Duquesne, directeur de la gamme tactique légère chez RTD. Puisque la DGA a exprimé le souhait d’acquérir une plateforme inédite, RTD a décidé de greffer certaines briques technologiques de sa banque d’organes sur un nouveau châssis tubulaire. L’architecture électronique et le tableau de bord, entre autres, seront communs aux deux véhicules et permettront donc aux équipages de passer aisément d’un véhicule à l’autre. Hormis cette architecture et les quatre radios prévues (davantage que dans un char Leclerc !), RTD entend limiter au maximum l’électronique embarquée pour diminuer la sensibilité à l’environnement ambiant et augmenter la robustesse du véhicule.
 
Le profil bas du VLFS devrait éliminer tout risque de retournement, contrairement à ce qui fût observé sur les Land Rover Defender et le Mercedes Class G. Destiné à réaliser l’ensemble du spectre des missions de forces spéciales, le VLFS sera entièrement aérolargable et aérotransportable, notamment grâce à une structure ouverte composée de matériaux ultra résistants. Outre ces innovations, le VLFS sera équipé d’un moteur SOFIM 3.0l de 200 ch, et aura un PTAC de 4,3 t et une capacité d’emport d’1,3 t.
 

 
Loin des allées d’Eurosatory, « un véhicule roule déjà », nous confirme Thierry Duquesne. Il s’agit plus précisément d’un mulet grâce auquel RTD valide les solutions techniques spécifiquement développées pour ce programme.
 
Cette phase se clôturera d’ici juillet pour laisser la place à l’étape de conception détaillée ; elle-même suivie, en septembre prochain, de la livraison de cinq véhicules pour la phase de qualification. Durant un an, ces cinq « cobayes » passeront par toutes les unités du COS en vue du lancement de la production, prévu pour fin 2018.