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40 000 grenades de désencerclement pour les forces de l'ordre

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Régulièrement pointées du doigt pour les accidents qu’elles provoquent, les grenades à main de désencerclement (GMD) utilisées par les forces de l’ordre dans le cadre d’autodéfense rapprochée ne sont pourtant pas près de disparaître. Dans une annonce publiée vendredi dernier, le ministère de l’Intérieur a en effet annoncé le renouvellement des stocks de GMD de la Gendarmerie et de la Police nationale pour les quatre prochaines années.
 

(Crédits photo: Gendarmerie nationale)

(Crédits photo: Gendarmerie nationale)


 
Bonne nouvelle donc pour les quelques munitionnaires français, tels qu’Alsetex ou Verney-Carron, car l’appel d’offres exclut tout paramètre financier susceptible de les éliminer d’emblée de la course. Le tout pour un budget estimé à 1,72M€ HTVA. La date limite d’envoi des offres est fixée au 29 novembre prochain.
 
Etalé sur quatre années, ce marché vise en priorité l’acquisition d’un stock minimal de sécurité de 2.000 unités. Mais cet accord-cadre n’envisage pas de quantité maximum, tout au plus des quantités estimatives exprimées annuellement. Selon la SAELSI*, ce sont en tout 40.000 grenades qui pourraient être acquises sur la durée du marché. Un chiffre impressionnant, et qui a le mérite de fixer les contours du besoin annuel, estimé par la SAELSI à 10.000 grenades par an. Loin d’atteindre ce chiffre, l’utilisation de pareils dispositifs est néanmoins en forte hausse ces dernières années. Dans son rapport annuel pour 2017, l’IGPN évoque ainsi un total de 866 GMD utilisées en 2016 CRS et Gendarmerie confondus, contre 417 tirs répertoriés deux ans plus tôt.
 
Cette annonce survient dans un contexte particulièrement trouble pour ce type de grenade également appelé « dispositif balistique de désencerclement » (DBD) ou « dispositif manuel de protection » (DMP) et régulièrement pointé du doigt lors de confrontations musclées entre manifestants et forces de l’ordre. Entrées en service en 2004 au sein de la Police, ces grenades produites par S.A.P.L (Orne) projettent 18 galets en caoutchouc dans un rayon d’environ trente mètres et émettent un fort effet sonore, de l’ordre de 165 décibels. Bien que classée dans la catégorie des armes non létales, la grenade de désencerclement peut blesser gravement en cas d’utilisation inappropriée. Au moins cinq blessés graves ont été recensés en 2017, dont deux à la tête.
 
Et au vu de cette nouvelle commande, les forces de l’ordre semblent être impuissantes à trouver une « solution miracle ». « Aucun produit réellement innovant dans le domaine du maintien de l’ordre (contrôle ou dispersion de foule) n’a été identifié, et aucun projet n’émerge », rappelaient IGPN et IGGN en 2014. Le concept de GMD, qui remonte à une vingtaine d’années, est même considéré comme « l’évolution la plus récente » en matière de munition de maintien de l’ordre. À court terme, seules l’évaluation précise de la dangerosité des munitions et l’évolution des doctrines d’emploi sont susceptibles d’infléchir la courbe des accidents.
 
 
 
*SAELSI : Service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure, créé en 2014 assure la conception, l’achat et la mise à disposition des équipements de la sécurité civile, de la gendarmerie et de la police.

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