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Les députés se penchent sur le financement de la BITD

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La stratégie "One MBDA" s'est déjà concrétisée par la livraison en 2015 par le site de MBDA à Lostock d'un premier actionneur de gouvernes pour le programme français de missile de combat terrestre MMP (Crédit: MBDA)

(Crédit: MBDA)

 

Ni une, ni deux, mais bien six nouvelles missions d’information* « classiques » et flash ont été lancées hier par la commission Défense de l’Assemblée nationale. Comme annoncé, l’une d’entre elles se penchera sur le financement de la base industrielle et technologique de défense (BITD).

 

Le problème est connu de longue date et régulièrement mis en épingle par les parlementaires : les banques françaises sont de plus en plus réticentes à financer les entreprises de défense. « En matière d’industrie de défense, les banques ne jouent par leur rôle économique et social de financement de l’activité économique », relevaient les sénateurs Pascal Allizard (LR) et Michel Boutant (PS) dans un rapport d’information diffusé en juillet dernier.

 

En cause, une lecture restrictive des règles de conformité rangeant la BITD dans les secteurs à risque et excluant jusqu’à l’ouverture de comptes pour certaines jeunes entreprises du secteur. Ce constat a récemment fait l’objet d’une note alarmante du GICAT (Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres) transmise aux ministères des Armées et de l’Économie.

 

En progression constante ces deux dernières années, cette prudence excessive semble culminer ces derniers mois, relève le groupement industriel. Les établissements bancaires profitent en effet de la crise sanitaire « pour refuser l’accès au financement pour des entreprises de défense (notamment dans le cadre de certains PGE) ».

 

Double peine, donc, pour un secteur globalement « oublié » par les plans de relance national et européen malgré l’installation dans la durée d’une crise de la demande sur le marché export. À celle-ci vient se superposer une crise de l’offre, la persistance des protocoles sanitaires ayant un impact sur la productivité et se traduisant par des surcoûts évalués à entre 10 et 20%. Ces surcoûts affectent les marges et nuisent à la compétitivité des entreprises sur le marché export. Résultat : la filière terrestre anticipe une contraction de 15% de ses résultats par rapport à 2020, souligne le GICAT, ne faisant qu’accentuer la dépendance des industriels aux leviers bancaires pour se maintenir à flot.

 

Le caractère « flash » de la mission engagée hier confirme l’urgence d’offrir un éclairage politique – et des solutions pérennes ? – à cette question. Son pilotage a été confié aux députés Françoise Ballet-Blu (LREM) et Jean-Louis Thiériot (LR). Ce dernier avait déjà pris le pouls de la BITD lors d’une mission flash remarquée réalisée en juillet dernier avec Benjamin Griveaux (LREM).

 

 

*Hormis celle évoquée ici :

 

– Mission d’information flash sur le monde associatif combattant, par Jean-Philippe Ardouin (LREM) et Grégory Labille (LR)

 

– Mission d’information sur les réserves, par Christophe Blanchet (LREM) et Jean-François Parigi (LR)

 

– Mission d’information sur les personnels civils de la défense, par Jean-Charles Larsonneur (LREM) et Alexis Corbière (LFI)

 

– Mission d’information sur la stratégie verte du ministère des Armées, par Jean-Marie Fiévet (LREM) et Isabelle Santiago (PS)

 

– Mission d’information sur l’opération Barkhane, par Françoise Dumas (LREM), Sereine Mauborgne (LREM) et Nathalie Serre (LR)

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