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Vigilant Guardian évolue sur fond d'inquiétude

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La refonte de l’opération française Sentinelle annoncée mi-septembre semble avoir fait des émules en Belgique. L’opération Vigilant Guardian (OVG), équivalent belge du dispositif français de protection du territoire, va réduire sa voilure de 20% et gagner en souplesse, expliquait le 21 septembre le capitaine de vaisseau Carl Gillis, commandant de la division opérations de l’état-major de la Défense.
 

Exit la surveillance en binôme, les patrouilles seront d'OVG seront dorénavant constituées d'au minimum quatre soldats (Crédit: Ministère de la Défense)

Exit la surveillance en binôme, les patrouilles seront d’OVG seront dorénavant constituées d’au minimum quatre soldats (Crédit: Ministère de la Défense)


 
Dés le mois d’août, le chef d’Etat-major de la Composante Terre, le général Marc Thys, s’était inquiété du devenir d’une opération qui, selon lui, devrait se maintenir jusqu’en 2020. Deux ans et demi après son lancement, en janvier 2015, OVG, particulièrement coûteuse en hommes et en moyens financiers (plus de 70M€ en 2016), se devait en effet d’être refondue pour agir efficacement dans la durée.
 
Le message semble être passé car, d’ici début octobre, OVG deviendra donc plus « dynamique » tout en économisant de 200 à 250 militaires sur les 1250 actuellement déployés. Une mesure qui permettra aux soldats de se concentrer davantage sur la préparation opérationnelle et de leur permettre de retrouver leur foyer, certains d’entre eux étant déployés près de 200 jours par an.
 
Selon le plan avalisé par le Conseil National de Sécurité, la surveillance statique des lieux sensibles disparaîtra au profit de patrouilles mobiles qui augmenteront en taille et donc en robustesse. Elles seront désormais composées de quatre à huit militaires au lieu des binômes actuels, un format plus proche de la section d’infanterie à laquelle sont habitués les soldats.
 
Cette mesure vise également à réduire la vulnérabilité des militaires dans la rue qui sont régulièrement pris pour cible. La dernière attaque remonte au 25 août, lorsque deux soldats ont subis une attaque au couteau de la part d’un Belge d’origine somalienne, blessant l’un des militaires à la main et l’autre à la joue.
 
La refonte d’OVG comprend également la fusion des unités chargées de la protection de l’aéroport de Bruxelles-National avec ceux de la capitale, un effort de rationalisation déjà appliqué à Charleroi avec l’aéroport de Bruxelles South. La réserve va également évoluer, a également précisé Gillis sans ajouter de détails.
 
Ces mesures ne sont pas sans provoquer une certaine inquiétude de la part des 19 bourgmestres (maires) de la région bruxelloise. C’est notamment le cas du bourgmestre de Forest, Marc-Jean Ghyssels, qui s’est inquiété de la suppression de la présence statique des militaires devant certains points clefs de sa commune, dont les synagogues, à la veille de la fête juive du Yom Kippour. « Les policiers que l’on va devoir remettre devant les […] endroits à surveiller sont des policiers qui ne seront plus en rue, qui n’effectueront pas leur travail de policiers zonaux », déplore Ghyssels dans une interview accordée à la télévision locale bruxelloise BX1. De même, « les militaires risquent d’être moins bien acceptés par la population quand ils circuleront en véhicule », explique-t-il.

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