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Quand Titan protège Ariane

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Lorsqu’en août prochain des milliards de téléspectateurs seront devant leur télévision pour assister aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, qui parmi eux établira un lien entre cet évènement et les Forces armées en Guyane (FAG) ? « Aucun, » nous direz vous. Et pourtant, les FAG contribuent à leur manière à cette grande messe du sport en sécurisant la mise en orbite de satellites de télévision dédiés, entre autres, à la diffusion de tels évènements.
 

Deux Fennecs transportent les snipers du 3e REI pour protéger l'espace aérien du CSG (Crédits: Ministère de la Défense/SIRPA AIR)

Deux Fennecs transportent les snipers du 3e REI pour protéger l’espace aérien du CSG (Crédits: Ministère de la Défense/SIRPA AIR)


 
Hier, 9 mars, les FAG lançaient pour la seconde fois cette année, la « mission Titan », opération récurrente visant à établir une protection hermétique dans les trois dimensions du Centre spatial guyanais de Kourou (CSG). Protégée par ses « gardes du corps », une fusée Ariane 5 a décollé de Kourou vers 2h20, heure locale, et mis sur orbite le satellite Eutelsat 65 West A, appelé à améliorer la diffusion télévisée des JO en Amérique du Sud.
 
Concrètement, la mission Titan consiste à sécuriser une zone de 750km² sur terre (équivalente à Paris et sa petite couronne), près de 3 500km² en mer et installer, le jour du lancement, une bulle de protection aérienne sur toute la zone. Pour chaque campagne de lancement, ce sont entre 300 et 400 militaires français qui sont déployés au sol, dans les airs, et en mer.
 
Un hélicoptère Puma et un groupe d’assaut sont en permanence prêt à intervenir en tout point du CSG. (Crédits : EMA/FAG)

Un hélicoptère Puma et un groupe d’assaut sont en permanence prêts à intervenir en tout point du CSG. (Crédits : EMA/FAG)


 
Le volet terrestre est placé sous la responsabilité des légionnaires du 3e régiment étranger d’infanterie, habitués à évoluer dans l’environnement chaud, humide et hostile du littoral guyanais. La surveillance de zone, réalisée à pied, en quad, voire en véhicule amphibie ou en kayak, démarre quelques jours avant le lancement pour prévenir toute intrusion. « Les soldats agissent dans un cadre exigeant en raison de l’étendue de la zone à sécuriser et de son inhospitalité avec un littoral difficile couvert de mangroves et une zone terrestre constituée à 80% de forêt primaire et de marécages », précisait le général de division aérienne Pierre-Jean Dupont, commandant supérieur des FAG, à l’occasion du précédent lancement, le 28 janvier dernier. Pour chaque mission Titan une à trois compagnies de légionnaires sont déployés, assurant aussi la défense basse et très basse altitude au moyen de missiles Mistral.
 
Un radar ANGD a été transféré vers Kourou en remplacement du radar CENTAURE actuellement en maintenance (Crédits: EMA)

Un radar ANGD a été transféré vers Kourou en remplacement du radar CENTAURE actuellement en maintenance (Crédits: EMA)


 
L’armée de l’Air déploie quant à elle deux hélicoptères Fennec de l’escadron de transport 68, projetant des tireurs d’élite du 3e REI en alerte « très court préavis ». Ces deux Fennec décollent quelques minutes avant chaque lancement et couvrent la zone jusqu’à la disparition complète de la fusée. Un radar tactique de type Aladin nouvelle génération durci (ANGD) remplace momentanément le radar Centaure, les « yeux et oreilles » du dispositif récemment renvoyé en France pour maintenance.
 
Enfin, l’espace maritime est quadrillé par des bâtiments de la Marine nationale, notamment des patrouilleurs P400 en provenance de la base navale du Dégrad des Cannes.
 
Si Arianespace, société française en charge de l’exploitation commerciale d’Ariane 5, remplit ses objectifs en 2016, les FAG devraient encore être mis à contribution 10 fois cette année, dont six pour des missions Ariane, deux pour des fusées Soyouz et deux pour des lanceurs Vega. Outre les missions ponctuelles telles que Titan, le CSG, à l’instar de tous les sites français classés « installation prioritaire de défense », fait l’objet d’une surveillance externe permanente renforcée depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, explique sans donner plus de détails le Centre national d’études spatiales dans un article paru sur son site web.

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