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Pologne : plus d'équipements et plus de soldats américains

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Lors de la réunion annuelle du ministère de la Défense ce jeudi 15 mars, le président polonais, Andrzej Duda, et le ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak, ont mis l’accent sur la modernisation « technique » de l’armée. La Pologne doit absolument rattraper le retard accumulé, et comme cela a été dit à propos de la réunion Bucharest 9, le pays compte plus sur les États-Unis que sur l’Union Européenne. 
 

Le président polonais, Andrzej Duda, et le ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak (RAFAŁ LESIECKI / DEFENCE24.PL)

Le président polonais, Andrzej Duda, et le ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak (RAFAŁ LESIECKI / DEFENCE24.PL)


 
« Nous voulons mettre en œuvre les achats de base que nous avons effectués. Nous voulons également rattraper, si possible, bien sûr, les retards accumulés au cours des années précédentes par rapport au plan 2013-2017. Par conséquent, nous voulons mettre en œuvre les achats qui ont été planifiés et qui n’ont pas été réalisés jusqu’à présent » a ainsi déclaré Duda à la presse polonaise. Si le président espère que les crédits nécessaires soient alloués, il précise que les budgets devront être mieux gérés que par le passé, la Pologne devant fortement progresser dans ce sens.
 
Le pays dépense beaucoup d’argent pour sa Défense, mais de nombreux projets finissent par tomber à l’eau, parfois des contrats échouent, rendant certaines dépenses inutiles. « La création d’une unité qui s’occuperait » des programmes d’acquisition « et coordonnerait toutes les activités, concentrées dans sa main, semble ici une solution rationnelle. Bien sûr, ce ne sera pas facile, mais j’espère que cela sera réalisé, que cela rendra les processus plus dynamiques et, en fait, cela signifiera – j’espère – des prix plus favorables. »
 
De son côté, Blaszczak, a souligné que l’objectif était d’agrandir l’armée et de moderniser les équipements. Selon lui, l’augmentation du budget de la défense, actuellement à 2% comme l’exige l’OTAN, doit permettre de réaliser ses ambitions. En 2030 il devra avoir atteint 2,5% du PIB. Dans ce sens, Duda a rappelé que la signature d’un contrat pour le système de défense aérienne à moyenne portée, Wisła (en fait l’achat de missiles Patriot américains), était prévue pour la fin du mois : « c‘est la preuve que l’armée polonaise renforce ses capacités de défense et dispose d’équipements modernes. » Ce serait même « un saut dans une autre époque ». En ce qui concerne les effectifs, la Pologne veut ajouter une nouvelle division, « orientale », aux trois actuelles, un « message important pour les Russes » selon les journalistes du pays.
 
Pour aider le président et le ministre de la Défense à atteindre leurs objectifs, l’Agence polonaise de l’armement, nouvellement créée et rattachée au ministère, aura alors son rôle à jouer en contrôlant les dépenses et en planifiant les programmes d’acquisition. Le ministre intéressé a d’ailleurs souligné qu’il avait nommé un représentant ce mercredi pour assurer sa mise en place. « Ces actions, j’en suis convaincu, permettront de rendre les achats de l’armée polonaise plus efficaces, plus rapides et de disposer des meilleurs équipements et les plus modernes » a-t-il insisté. Outre la nouvelle agence d’armement, pour faire progresser les processus d’acquisition d’armement, les responsables polonais et les militaires devront se coordonner avec le groupement industriel national, Polska Grupa Zbrojeniowa (PGZ).
 
La modernisation de l’armée polonaise ne passera pas seulement par l’acquisition d’équipements dernier cri, comme pour les systèmes de communication qui, selon le président connaissent un dangereux retard, il s’agit également de faire progresser les conditions des soldats polonais, et en premier lieu, leur sécurité. Dans ce sens, le président a appelé les généraux à s’engager pour la vie et la santé de leurs effectifs. Selon la presse spécialisée polonaise, Duda aurait appuyé sur ce point, et cela mériterait selon elle d’être souligné. Également, le président, à la suite de plusieurs de ses homologues, a annoncé la création d’une « équipe spéciale » chargée de la cyberdéfense du pays.
 
Enfin, cette réunion annuelle était l’occasion d’émettre quelques réserves. Les Polonais se montrent motivés et engagés pour l’OTAN et la défense de l’Union Européenne, mais ils semblent inquiets quant aux nouveaux plans sécuritaires de Bruxelles. En fait, ils auraient peur d’être mis sur la touche. Selon les propos rapportés par le site Defence24, « Duda, se référant à l’Union européenne, a réitéré les demandes polonaises selon lesquelles la coopération au sein du PESCO devrait être menée de manière équitable, que toutes les industries de défense devraient en profiter et que les intérêts » de l’Europe de l’Est « devaient être pris en compte ».
 
En bref, et ça ne surprendra personne, le président a souligné que les activités de l’UE ne devaient pas rivaliser avec l’OTAN, mais devaient être « coordonnées et compatibles » avec l’organisation : « nous voulons renforcer cette Alliance de toutes nos forces. Nous aimerions que plus de soldats américains soient sur notre territoire. »
 
 
 
 
 

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