LOADING

Recherche

Plan Action PME : les armées ont besoin de l'innovation des "petits"

Partager

« Un entrepreneur ne pense pas de manière spontanée ni au ministère des Armées ni à la sphère publique quand il a une idée innovante et on ne peut lui donner totalement tort. » et c’est exactement ce qui doit changer si l’on en croit les propos tenus par la ministre Florence Parly ce mercredi 30 mai au Beffroi de Montrouge devant une foule d’industriels et d’ingénieurs de l’armement venus découvrir le nouveau plan d’action pour les PME et ETI françaises. Si elle veut triompher, « l’équipe France » ne doit pas seulement miser sur les géants qui rapportent les plus beaux trophées à domicile, car ceux-ci peuvent cacher des compétiteurs plus discrets qui, moins équipés, contribuent tout autant aux victoires de la base industrielle technologique de défense et à celles de l’armée française.

 

Les 21 engagements du Minarm en faveur des PME et ETI (Crédits : Ministère des Armées)

Les 21 engagements du Minarm en faveur des PME et ETI (Crédits : Ministère des Armées)


 
Startups, petites et moyennes entreprises, ou entreprises de taille intermédiaire, qu’elles évoluent dans la défense ou dans le civil, sont « le souffle » de la défense française selon la ministre des Armées, Florence Parly. Qu’elles agissent en tant que fournisseurs ou que leurs innovations répondent directement aux besoins des armées, leur dynamisme et leur fonctionnement en cycle court sont indispensables à l’adaptation technologique. Bien qu’elles évoluent en petites foulées, et non en grands bonds comme leurs grandes soeurs, celles-ci sont plus rapides et se font dans un rythme semblable à l’évolution des menaces – d’une grande menace étatique nous serions passés à de multiples menaces hybrides, plus difficilement cernables car plus volatiles. Alors, si les ingénieurs de l’armement parvenaient à se coller au rythme des « petites » entreprises françaises, ils sauront plus aisément préparer les armées aux menaces qui planent sur elles, mais aussi sur le pays et les populations qui leur incombent de protéger.
 
Ce défi, Parly compte bien le relever. En collaboration avec les services de l’État, les militaires, les ingénieurs de l’armement, les grands industriels ou investisseurs et les petits entrepreneurs, elle s’est donnée pour objectif de ne pas perdre une seule miette de cette vivacité bien française qui depuis des siècles a permis de mener à bien les petits et grands travaux contribuant à la supériorité technologique sur l’ennemi. Si la défense nationale ne s’adapte pas, on aura beau la gonfler à coups de milliards en construisant d’énormes navires ou des millions de munitions, tous les efforts auront été vains, car l’ennemi, même si il est parfois plus faible, n’en reste pas moins malin ! À quoi bon être capable de détruire des chars lourds, si on n’est pas en mesure de descendre une dizaine de petits drones commerciaux qui menaceraient nos soldats avec leurs bombes ?
 
Bref, nous pourrions en discuter des heures, mais économisons notre temps pour saluer les efforts du Minarm en faveur des PME et ETI. Prenant acte des avancées permises par le Club Rapid de la Direction Générale de l’Armement (DGA), qui depuis neuf ans propose de financer les entreprises de moins de 2000 salariés à la recherche de crédits pour donner vie à des technologies innovantes à application duale, Parly a donc dévoilé un plan d’action voué à renforcer le dialogue et la collaboration entre les « petits » et les « grands », entre le monde civil et le monde militaire, entre les petites innovations et les grands programmes d’armement.
 
Comme abordé plus haut, les entreprises de petite taille et les startups ont l’avantage du temps court que n’ont pas Dassault et la DGA lorsqu’ils développent une nouvel aéronef de combat – et comme l’a joliment souligné Parly, quand un Rafale décolle ce ne sont pas moins de 400 PME qui lui permettent de voler. Surtout, évoluant dans le civil, elles sont très au fait des technologies numériques et électroniques qui traverseront et détermineront notre siècle. Alors, ce plan qui n’est « ni le premier ni le dernier » nous dit Parly, répond à l’urgence de gagner en souplesse. Certains programmes d’armement ne peuvent plus être dépendants de processus strictes s’étalant sur 30 ans, certaines technologies pouvant changer la donne sur le champ de bataille, ou simplement améliorer les conditions de vie des soldats, doivent être maitrisées au bon moment ou elles finiront vite pas devenir obsolètes, rendant les efforts des ingénieurs et des investisseurs clairement vains.
 
Pour Parly, « On ne peut pas tout planifier (…) être à la pointe pour les armées c’est être à la pointe de l’innovation et de la recherche. » C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, sous sa direction, le Minarm a multiplié les initiatives dans le domaine : 1 Md € par an pour l’innovation et la recherche (augmentation de plus d’1/3), création de Definvest et d’une Agence de l’innovation de défense. La dernière initiative présentée ce jour permettra d’avancer sur des points bien précis :un meilleur dialogue (interlocuteurs et rencontres de travail une fois par mois avec des haut-responsables du Minarm), une simplification des procédures d’accès aux marchés de défense, la création d’un lien de confiance avec l’idée d’un « baromètre fournisseur » pour recueillir les retours d’expérience des entreprises mais aussi avec une réduction des délais de paiement et une attention particulière du Minarm portée sur la relation entre les grands groupes et leurs sous-traitants fournisseurs ou encore une meilleure prise en compte des phases d’expérimentation des prototypes. Autre point très intéressant, le Minarm donnera des « coups de pouce » pour que « l’équipe France » soit en position de se saisir de toutes les opportunités d’exportation : profiter du fonds européen de défense et du label combat proven pour conquérir de nouveaux marchés.
 

« Plus une entreprise est petite plus il faut aller vite ! Le plan n’attendra pas et s’inscrira dans la durée. » a ainsi conclu la ministre. Ingénieurs, innovateurs, entrepreneurs qui fourmillez d’idées, acceptez cette main tendue du Minarm, la défense nationale n’est pas l’apanage des « marchands de canons ».

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *