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Occuper le terrain: la DICoD face aux nouveaux médias

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Dans une récente interview accordée au magazine Acteurs Publics, Pierre Bayle, porte-parole du ministère de la Défense et directeur de la DICoD (Délégation à l’information et la communication de défense) depuis 2013, est revenu sur la place grandissante des nouveaux médias au sein de la stratégie de communication du ministère de la Défense.
 

(Crédit vidéo: Acteurs Publics)

Créée en 1998, la DICoD a pour rôle de « conduire la politique générale d’information et de communication du ministère de la défense ». Elle coordonne donc les principales actions des différents organismes du ministère, notamment en matière de communications institutionnelle et opérationnelle. À ce titre, la DICoD base une partie de son travail sur d’incontournables nouveaux canaux de communication, les réseaux sociaux. Non sans quelques difficultés.

 
« On doit suivre le tempo des nouveaux médias, on ne peut pas les ignorer. Il faut arriver à concilier les obligations de la communication officielle, un peu institutionnelle, avec cette nécessité de respecter le tempo », insiste Pierre Bayle.
 
Concernant les mécanismes de validation, frein inhérent à toute administration, « c’est là qu’il faut remettre en cause les fonctionnements traditionnels ». « Quand un communiqué est validé, […] on est pas obligé de revalider cinquante fois ». Les médias sociaux développent des sous-produits, déclinent une information déjà validée. D’où l’importance, selon Pierre Bayle, de laisser aux content managers de la DICoD l’initiative de choisir quelle information relayer et comment la relayer selon le vecteur de communication mis en œuvre. Particulièrement pour Twitter, ajoute P. Bayle.
 
Selon lui, la constante évolution des médias sociaux nécessite une remise en cause permanente. D’où un circuit de validation court et fonctionnant par délégation. La vitesse de réaction étant primordiale, le personnel de la DICoD ne peut plus attendre le visa de son supérieur hiérarchique pour communiquer. C’est donc typiquement une communication « horizontale », basée sur un corpus de contenus (éléments de langage, discours officiels, photos, etc) précédemment validés.
 
Qui dit nouveaux vecteurs de communication dit nouvelles vulnérabilités, telle une plus grande accessibilité du public, et donc une certaine difficulté en matière de « contrôle » du lectorat. Loin d’être verrouillés comme un site traditionnel, les réseaux sociaux offrent un large panel d’outils (commentaires, tchat, partage de contenu) difficile, voire impossible à canaliser pour les communicants de la DICoD.
 
Par ailleurs, toujours selon Pierre Bayle, la principale vulnérabilité de la DICoD serait d’être absente des réseaux sociaux, « de ne pas occuper le terrain ». Il est en effet « plus important de prendre des risques, d’apprendre de nos erreurs, [et de] convaincre les équipes de prendre le risque de se tromper ».
 
Exemple d’erreurs, une trop grande interprétation ou un usage erroné des commentaires. En tant qu’organe de communication d’une institution étatique, la DICoD se doit, tout en utilisant les techniques des médias sociaux, de rester « factuelle et neutre ». Une institution n’a pas d’opinion.
 
Il y a donc, au sein de la DICoD, et donc des forces françaises, une réelle volonté de progresser vers une meilleure communication basée sur une utilisation cohérente, réfléchie, transparente, et globale des réseaux sociaux, car « Si on est pas là, on laisse le terrain aux autres ».

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