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Les forces spéciales méritent une « attention particulière », c’est en tout cas ce qu’a affirmé l’amiral Isnard, aux commandes des opérations spéciales, lors de son audition devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale le 19 décembre 2017.

 

L'amiral Isnard (crédits photo : Minarm)

L’amiral Isnard (crédits photo : Minarm)


 

Le COS fournit aujourd’hui 10% des forces françaises déployées en OPEX (pour moins d’un millième du budget annuel de la défense selon Isnard), leurs missions sont « par nature exposées » a expliqué l’amiral, rappelant les « vingt-six blessés et deux militaires tués au cours des trois dernières années ». C’est certain, les forces spéciales ne sont jamais loin du feu et c’est d’ailleurs la raison de leur existence. Leurs hommes sont les premiers déployés, et ce dans le cadre des missions les plus périlleuses qui exigent une mobilité sans faille (projection sur les théâtres, rapidité, discrétion, autonomie). Selon le patron des forces spéciales, les effectifs du COS sont « passés à de véritables campagnes militaires. Consolider notre modèle, c’est doter la Nation d’une capacité de réponse immédiate et adaptable » et il a justement rappelé aux membres de la commission de défense que «  le poids budgétaire des forces spéciales est relativement modeste au regard des effets qu’elles produisent » .

 

Afin de consolider le modèle du COS il faut plus d’hommes (pour déployer deux forces de 300 opérateurs autonomes) et plus d’équipements, et si les forces spéciales ne connaissent pas de problèmes de recrutement, l’acquisition d’armement ne semble pas satisfaire leurs besoins. Les unités du COS sont plus flexibles mais elles sont aussi plus changeantes par leur obligation d’innover pour s’adapter. Or, les délais sont trop longs et pas toujours respectés, a souligné Isnard en abordant la question des véhicules forces spéciales (VFS) dont les 25 premiers véhicules lourds (PLFS) sont repassés par les usines et les véhicules légers (VLFS) encore en phase de prototypage. Le retard global est de plus de deux ans maintenant, c’est pourquoi Isnard avait des demandes et des propositions à faire : il faut pouvoir acheter sur étagère pour s’adapter rapidement, soit « s’affranchir du code des marchés publics » et éviter le « décrochage générationnel ». Outre le fait que les unités du COS puissent agir comme un laboratoire pour les armées en s’offrant les meilleures technologies en petite quantité, elles éprouvent également un vif intérêt pour les innovations des startup et PME du domaine.

 

Isnard et ses hommes ont donc besoin de véhicules terrestres, et il est prévu d’acquérir des dizaines de buggy ainsi que de trouver une solution de transition (VPS 2) en attendant les nouveaux VFS de Renault Trucks Defense (463 véhicules). De plus, Isnard a formulé le besoin de véhicules blindés en petite quantité, pointant les « affrontements lourds » et l’expérience du Levant : il y a des situations où « on ne peut pas y circuler en décapotable ».

 

Ils ont aussi besoin de véhicules aériens, comme les NH90 standardisés FS et les Tigre HAD, ou encore les hélicoptères lourds, dont Isnard a déploré l’absence au sein de ses forces. Ceux-ci permettraient de « nouveaux modes d’action » et d’agir au niveau de « nos alliés ». Des plateformes particulièrement attendues au Sahel, où les opérateurs du COS pourront désormais bénéficier des trois Chinook promis par Londres.

 

Pour le volet ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance), le COS veut s’équiper de drones et plus précisément de drones moyenne altitude longue endurance (MALE) dotés de capacités de renseignement et pouvant emporter des armements de faible charge ainsi que des mini-drones. Le besoin semble urgent puisque l’amiral Isnard a émis l’idée d’une location, voire d’un achat sur étagère : « tout ce matériel existe sur étagère, nous pouvons l’acheter immédiatement si vous nous donnez le budget nécessaire – ce sont de petites sommes ».

 

À terme, il s’agira de s’équiper du drone MALE Reaper de l’armée de l’air, un « game changer pour les opérations spéciales » et d’avions légers de surveillance, tout en s’intéressant de près aux programmes d’armement des trois armées pour lesquels le COS souhaite avoir son mot à dire.

 

Mutation de la menace terroriste, projection, mobilité, renseignement, cyber, affrontements lourds, les hommes du COS seront prêts à tout… si on leur en donne les moyens.

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