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Les pays européens n’agissent pas aussi vite que nécessaire pour résoudre des problèmes logistiques de longue date qui pourraient bloquer les efforts déployés pour faire face à une invasion de forces russes, selon un général de l’OTAN. « D’un point de vue militaire, je dirais bien sûr que les choses ne vont pas assez vite », a déclaré mercredi 31 octobre le général néerlandais Jan Broeks, directeur général de l’État-major international de l’Alliance. « Cela ne va pas assez vite. Bien sûr, il y a toujours un élément de rapidité avec lequel vous pouvez obtenir un financement, construire des brigades, construire des routes », a ajouté Broeks. « C’est beaucoup de travail mais, dans contexte militaire tel que le nôtre, nous devons être ambitieux ».
 

Le Service des Essences des Armées, acteur crucial dans l’exercice Trident Juncture 2018 (Photo : Ministère de la Défense / Olivier Debes)

Le Service des Essences des Armées joue un rôle crucial dans l’exercice Trident Juncture 2018, comme dans la logistique en général (Photo : Ministère de la Défense / Olivier Debes)


 
Ces défis en termes de rapidité relèvent en grande partie de deux ensembles. Le premier est logistique : trouver quelles routes peuvent supporter le poids et la taille de l’équipement militaire, augmenter la capacité des principaux ports ou réparer les voies ferrées. Le second est légal : il faut s’assurer que les nations aient préapprouvé l’entrée de forces d’autres nations dans leur espace aérien et le franchissement de leurs frontières terrestres.
 
Le général Broeks s’est rendu à Washington cette semaine en compagnie du lieutenant-général Esa Pulkkinen, l’officier finlandais qui occupe le poste de directeur général de l’état-major de l’Union européenne. Les deux généraux ont été accueillis par le Centre pour un nouveau groupe de réflexion sur la sécurité américaine. Pulkkinen a déclaré que l’ensemble des défis juridiques est celui auquel il est le plus facile de s’attaquer.
 
« Certains problèmes sont entre les mains de l’UE, d’autres entre les mains des États membres », a déclaré le général Broeks. Celui-ci a indiqué qu’il pourrait y avoir des développements dans le domaine des autorités compétentes dans les semaines et les mois à venir, avant le document d’orientation politique sur les alliances attendu en 2019. « Quand je pense à la mobilité aérienne rapide, il s’agit d’un élément très critique », a-t-il expliqué. « Pour le moment, c’est un élément de procédure. Si nous déployons des forces soit par ponts aériens, soit dans des missions avec appui fourni par des appareils à voilure tournante ou fixe, si elles ne devaient pas suivre de procédure de dépollution, alors nous sommes dans des cas de mobilité aérienne rapide. « Nous contrôlons cela en Europe », a-t-il ajouté. « Nous devons travailler avec les nations parce que ce sont elles qui exercent la souveraineté sur leur espace aérien ».
 
Dans le cadre complexe de la logistique inhérente aux déplacements de contingents militaires, penchons-nous un moment sur un facteur crucial du grand exercice Trident Juncture 2018, à savoir le ravitaillement en carburant. Composé de 152 soldats provenant de 9 nations alliées (France, Etats-Unis, Angleterre, Espagne, Belgique, Lituanie, Italie, Allemagne, Hongrie), la Modular Combat Petrol Unit (MCPU) est l’entité pourvoyeuse de soutien pétrolier pour Trident Juncture. Le Service des Essences des Armées (SEA) assure le commandement de cet organisme, intégré au Joint Logistic Support Group (JLSG), pour la durée de l’exercice. Cette cellule multinationale est composée d’officiers et de sous-officiers français et britanniques.
 
En s’appuyant sur deux dépôts de carburants situés à Sessvollmoen et Frigaard, la MCPU a pour mission de soutenir, en gasoil et en kérosène, les six brigades terrestres déployées en Norvège dans le cadre de l’exercice Trident Juncture. Au sud, sur le camp de Sessvollmoen, la MCPU se compose d’un dépôt de carburant, d’un laboratoire de campagne germano-hongrois ainsi que d’un peloton de transport américain permettant le rechargement en carburant de toutes les unités stationnées dans le sud de la Norvège. Chaque mouvement de carburant doit faire l’objet d’un certificat de transport visant à déclarer la provenance, le destinataire et la quantité de carburant transportée afin d’assurer le respect de la règlementation sur le transport de matériel dangereux. Le commandant Jean-Marc, officier du SEA inséré au JLSG, est en charge de ce travail, en liaison avec le lieutenant hongrois Mélinda et le sergent-chef allemand Micha, tous deux responsables du dépôt de carburant Sud.
 
Les unités font remonter à leur brigade les besoins en carburant, et celle-ci fait une demande au JLSG. En fonction de la localisation des demandeurs, le commandement du MCPU envoie la requête à traiter à l’unité MCPU positionnée au nord ou au sud. Sur le camp de Sessvollmoen, un peloton américain de transport est là pour délivrer le carburant aux brigades. Composé de 26 soldats et de 12 camions d’une capacité de 18.000 litres chacun, ce peloton permet l’acheminement du carburant jusqu’aux brigades.
Camion citerne conçu par Arquus pour le Service des Essences des Armées, exposé à Eurosatory 2018 (Photo: Forces Operations)

Camion citerne conçu par Arquus pour le Service des Essences des Armées, exposé à Eurosatory 2018 (Photo: Forces Operations)


Le mot d’ordre adopté par les Américains le long de leur légendaire Red Ball Express en 1944 (voir notre article publié le 25 octobre 2018) était « Keep ‘em rolling ». Rien n’a changé et le rôle d’une unité comme le Service des Essences des Armées reste tout aussi primordial.

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