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Les exportations d’armements britanniques à la fête

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L’armement, c’est aussi parfois une histoire de vases communicants. Ainsi, quand les exportations d’armes françaises reculaient de moitié en 2017, les résultats du Royaume-Uni pour la même période bondissaient de 53%, révélait récemment l’Organisation de défense et de sécurité britannique (DSO). Avec près de 10Md€ de commandes et contrats signés l’année dernière, Londres enregistre sa seconde meilleure performance de la décennie.
 

L'Eurofighter Typhoon en phase d'assemblage final, sur le site de Warton de BAE Systems (Crédit photo: BAE Systems)

L’Eurofighter Typhoon en phase d’assemblage final, sur le site de Warton de BAE Systems (Crédit photo: BAE Systems)


 
Il semblerait donc que « le ralentissement économique qui a touché la plupart des pays producteurs de pétrole » ayant « entraîné le report de certains projets d’acquisition de systèmes d’armement », évoqué par Florence Parly lors de sa présentation des résultats français, n’ait pas touché tout le monde de la même manière… Bien au contraire, « la solide performance du Royaume-Uni équivaut à un troisième rang mondial, contre une quatrième place en 2016, et constitue un accomplissement considérable », se félicite la DSO. Selon cette dernière, les bons résultats engrangés reflètent avant tout « les menaces/incertitudes stratégiques actuelles et la hausse des prix. Malgré les contraintes fiscales, les dépenses de défense ont fortement augmenté par des financements hors budget ».
 
Ce sursaut intervient en effet dans un contexte de forte augmentation des exportations de défense, dont le total est évalué à 85,7Md€ en 2017. Si l’hégémonie des Etats-Unis reste incontestable, le Royaume-Uni s’octroie près de 12% de parts de marché contre seulement 6% pour la France, estime la DSO. Sans surprise, le Moyen-Orient reste l’eldorado des industriels britanniques, cette région captant à elle seule les deux tiers des commandes et contrats signés. Si l’Amérique du Nord (15%) et l’Europe (11%) perdent quant à elles quelques points, la valeur totale des commandes qui leur sont destinées ne varie pas, précise le DSO.
 
Mais tout n’est pas si rose outre-Manche. Car l’empreinte du secteur aérospatial au sein des exportations britanniques reste écrasante, avec 91% des contrats concernant des systèmes aériens contre 66% en moyenne dans le Monde. Une dépendance extrême qui, selon la DSO, ne fait qu’exacerber la nature volatile des exportations de défense. Une conjoncture capricieuse qui n’aura, par exemple, pas souri à Dassault en 2017, avec « seulement » 12 chasseurs Rafale commandés pour 1,1Md€… quand le géant BAE Systems vendait le double d’Eurofighter Typhoon pour un montant cinq fois supérieur. Cette sujétion à l’industrie aérospatiale pourrait également expliquer la sortie surprise du gouvernement britannique lors du salon Farnborough, avec l’annonce d’une nouvelle « Stratégie de combat aérien » et du développement d’un chasseur de 6e génération.
 
Alors, 2018 sera-t-elle l’année d’une inversion de tendance, cette fois au profit de la France ? Réponse dans un an.

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