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Juncker relance l’idée d’une Europe de la défense

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par Nathan Gain et Christina Mackenzie
 
« Une Europe qui protège est une Europe qui se défend, tant à l’intérieur qu’à à l’extérieur de son territoire », a déclaré ce matin Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, lors de son premier discours sur l’état de l’Union Européenne post-référendum Brexit. S’exprimant à Strasbourg face au Parlement européen, Juncker a rappelé la nécessité de « s’affirmer davantage » dans sa politique de défense en recourant, notamment, à la création d’un quartier général européen. Le Brexit pourrait même en accélérer la mise en place, les Britanniques s’étant toujours déclarés farouchement opposés à cette idée de QG unique.
 

le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ce matin face au Parlement européen à Bruxelles

le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ce matin face au Parlement européen à Strasbourg


 
Rappelant qu’au cours des dix dernières années, l’UE a participé à plus de 30 missions militaires et civiles de défense, Juncker a souligné que « sans structure permanente, nous ne pouvons pas agir de manière efficace ». Sa déclaration qu’il « faudra que nous nous dotions d’un quartier général unique au sein de l’UE » a été très applaudie par les parlementaires.
Le président de la commission a déclaré que l’UE doit s’orienter « vers des ressources militaires communes qui, dans certains cas, relèveront de l’Union, en pleine complémentarité avec l’OTAN », en s’empressant de souligner que « plus de défense européenne ne veut pas dire moins de défense et de solidarité transatlantique ».
Autant de projets qui permettraient de structurer et de rationaliser la myriade d’unités militaires multiétatiques déjà existantes, tels l’Eurocorps, les Groupements tactiques de l’Union européenne, ou encore le Comité Finabel.
 
Jamais, dans son discours, Juncker n’aura évoqué les éventuelles conséquences du Brexit sur la constitution d’une défense européenne. Exclure totalement le Royaume-Uni de ce processus reviendrait en effet à renoncer au seul pays de l’UE qui, avec la France, possède l’arme nucléaire et dispose d’une capacité effective de planification interarmées opérationnelle. Sans oublier que Paris et Londres fournissent à eux seuls 50% de l’effort budgétaire militaire de l’Europe.
 
Le discours de Juncker n’est pas sans rappeler la récente déclaration commune des ministres de la Défense français et allemand, dans laquelle ces derniers appelaient la Commission et l’Agence européenne de défense à « stimuler la coopération de défense entre les Etats membres par le truchement d’incitations appropriées incluant des mesures fiscales sans effet de distorsion sur le marché ».
 
Tiraillés entre une crise économique latente et le désir d’augmenter leur budget militaire, les États européens doivent maintenant privilégier une meilleure coopération. Car « le manque de coopération en matière de défense coûte à l’Europe entre 25 et 100Md€ par an », rappelle Juncker. Celui-ci a invité les pays européens à multiplier les projets de développement et d’achat communs. Soutenue par les gouvernements, « l’industrie  européenne de la défense doit faire preuve d’innovation », ajoutait-il, avant de proposer la constitution, d’ici 2017, d’un Fonds européen de la défense pour simuler activement la recherche et l’innovation.

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