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Harmattan, premier bilan

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L’opération Harmattan a pris fin le 31 octobre et les quatre derniers Rafales engagés dans le ciel libyen depuis la base de Sigonella viennent d’être rapatriés à Saint-Dizier. Côté français, jusqu’à 4200 militaires auront été engagés durant les 7 mois d’opérations, avec plus de quarante aéronefs, une vingtaine d’hélicoptères. 27 navires de la Marine nationale auront pris part aux opérations, dont le Charles de Gaulle et le BPC. Au total, les aéronefs français auront réalisés plus de 5600 missions, détruits un millier d’objectifs, représentant 25% des sorties de la coalition dans le ciel libyen.

Une guerre gagnée depuis les airs. Bien que ce soit un secret de polichinelle, le ministère de la défense se refuse toujours à reconnaitre l’engagement d’éléments au sol. On sait pourtant bien que des unités ont fait de la reconnaissance et de la désignation d’objectifs au sol, présence absolument nécessaire pour les aéronefs. Sans parler de la formation et de conseils prodigués aux combattants du CNT…

Un excellent bilan donc, d’autant plus qu’aucune perte n’a été enregistrée! Ni humaine, ni de matériel. Le Rafale aura prouvé sa disponibilité et son efficacité notamment dans les missions d’attaque au sol et de guerre électronique, la menace aérienne étant, elle, inexistante. Pour les munitions, le missile de croisière air-sol Scalp de MBDA aura connu son premier engagement, une quinzaine auront été tirés au total. Bon bilan aussi pour les bombes autopropulsées AASM de Sagem, plus de 220 de ces munitions ont été engagées, sans kit de guidage laser néanmoins (mais guidage infra-rouge), particulièrement utiles pour détruire des cibles mobiles, une version qui devrait bientôt arriver dans les forces.

A relever aussi le rôle fondamental de l’ALAT. Les hélicoptères de manœuvres français auront réalisé 90% des frappes de la coalition! Les 10% restant ont été traités par les Apache britanniques. Mis en œuvre depuis les BPC, évoluant principalement de nuit et à basse altitude, les Gazelle et surtout les Tigre auront été des éléments décisifs, comblant partiellement l’absence d’engagement d’unités terrestres, pour traiter de menaces légères ou imbriquées dans des zones civiles. Les Gazelle ont tirés plus de 430 missile HOT et le Tigre a lui lancé 1500 roquettes. A noter que la prochaine version du Tigre, dit HAD (Appui Destruction), qui sera livrée dès 2012 mettra en œuvre des missiles Hellfire, bien plus précis que le panier de roquette et avec une portée de plusieurs kilomètres.

Harmattan aura aussi été un révélateur des carences des moyens français, notamment dans les capacités drones (renseignement et bombardement) et ravitaillement en vol, où l’engagement de moyens américains a été nécessaire pour combler les lacunes. Mais aussi dans les missions de Suppression of Enemy Air Defenses (SEAD), où les vagues de Tomahawk US auront été salvatrices pour les aéronefs de la coalition aux premières heures du conflit. Tandis que l’armée de l’air française ne dispose plus de missiles antiradar, qui auraient pourtant été bien utiles. Quelques crash programmes auront aussi été lancés, concernant principalement l’interopérabilité entres les moyens de la coalition.

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