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France et États-Unis n’ont jamais été aussi proches !

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Lors de sa visite à Washington, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s’est entretenu au Pentagone avec son homologue américain Ashton Carter. Ensemble, ils ont discuté du principal défi de sécurité auquel France et USA font face ensemble : L’État islamique. État islamique que Jean-Yves Le Drian ne considère plus comme un groupe terroriste mais bien comme une « armée terroriste » qui a la capacité de mener des actions comme une armée conventionnelle mais également de mener des actions terroristes.

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Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter et le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian (©US DoD)


Le secrétaire à la Défense américain a souligné la participation de la France à la campagne contre l’État islamique, une campagne qui s’annonce longue et difficile. L’engagement du Charles de Gaulle a été particulièrement salué ainsi que le rôle important de l’armée de l’Air qui a été la première à rejoindre les USA dans les frappes en Irak (cela nous change de 2003). Tous ces éléments font que la France demeure la deuxième plus grande contributrice de la coalition. N’oublions pas non plus les éléments qui forment l’armée irakienne afin qu’elle mène le combat au sol pour reprendre le terrain perdu. Les Américains nous considèrent actuellement comme un de leurs plus solides alliés.
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Légionnaire français de la 13ème DBLE formant des stagiaires irakiens (©armée de Terre)


Plus important, le secrétaire américain a insisté sur le rôle de la France en Afrique, et particulièrement au Sahel,  en mettant en avant le leadership immuable de la France dans cette région. Ce sont les opérations françaises qui empêchent toute montée en puissance du terrorisme et qui perturbent les activités de Boko Haram et des autres groupes extrémistes dans des pays tels que le Mali, le Niger ou le Tchad. Les USA vont continuer à soutenir les opérations de la France avec leurs moyens d’aérotransport et de ravitaillement en vol. Ce soutien n’est pas de refus. Les 3 000 hommes de l’opération Barkhane se battent sur un territoire plus grand que l’Europe, à cheval sur 5 pays, contre un adversaire déterminé. Ce combat use le matériel et met les hommes en danger…
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Convoi de Forces Spéciales françaises au Mali (©ECPAD)


Il y a deux jours encore, lors d’une opération dans le nord du Mali qui a permis de capturer deux terroristes et d’en abattre un troisième, deux opérateurs des forces spéciales ont été blessés et vont être rapatriés en France. Ce n’est pas pour rien que les forces participantes à l’opération Barkhane seront mises à l’honneur du défilé de la semaine prochaine. Jean-Yves Le Drian a également admis qu’une coopération plus étroite dans la formation des opérateurs de drones a également été discutée. La question sensible du partage de renseignement était également à l’ordre du jour et Ashton Carter assure que des avancées ont eu lieu, sans donner plus de détails. Il est probable que le domaine où la coopération est la plus étroite, celui de l’aéronavale, sera celui où les avancées seront le plus facile. N’oublions pas que le Charles de Gaulle a déjà été parfaitement intégré dans un groupe aéronaval américain au point d’assurer la conduite des opérations.
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La France opère actuellement trois drones Reaper d’origine américaine (©armée de l’Air)


Bien évidemment, la question de la crise ukrainienne était également à l’ordre du jour. L’homme d’État américain a salué l’action de la France dans le processus de réassurance des alliés de l’OTAN. Sans le citer, il faisait référence à l’exercice Puma 2015 qui a conduit la France à déployer des chars Leclerc en Pologne. Jean-Yves Le Drian était d’accord avec lui sur le fait que la coopération franco-américaine doit rester un moteur de la sécurité européenne. Par contre, pas d’encouragement à une défense purement européenne… Enfin, Ashton Carter a rappelé que cela faisait bien longtemps que les relations entre la France et les États-Unis n’avaient pas été aussi bonnes. La seule question qui semble fâcher les Américains concerne la limitation des frappes aérienne contre Daesh à l’Irak…
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Char Leclerc embarquant sur son train de retour de Pologne en juin (©armée de Terre)


Il est clair qu’un long chemin a été accompli depuis la guerre en Irak et l’heureux refus français d’y participer. S’il est certain que la France doit conserver et développer la relation de confiance et d’amitié avec les États-Unis, cela ne doit pas, au contraire, l’empêcher de regarder plus près de ses frontières et de chercher à développer ses relations dans le domaine de la défense et de l’industrie de défense avec ses partenaires européens. Si l’OTAN doit représenter plus que jamais une force qui compte, développer une Europe de la défense, qui a un potentiel énorme et dont elle pourrait être le moteur, doit être une priorité pour la France.

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