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France : budget Défense en hausse entre 2019 et 2025

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A l’inverse de la tendance observée depuis plus de dix ans, le ministère français des Armées verra son budget atteindre 295 milliards d’euros entre 2019 et 2025. Cet effort budgétaire sans antécédent récent va permettre d’enrayer la lente érosion des capacités militaires françaises

 

Le VAB (ici en juillet 1992 avec le 8e RPIMa au Cambodge, dans le cadre de l'APRONUC) a 40 ans de service  (Crédit photo: Alain HENRY de FRAHAN)

Le VAB (ici en juillet 1992 avec le 8e RPIMa au Cambodge, dans le cadre de l’APRONUC) a 40 ans de service (Crédit photo: Alain HENRY de FRAHAN)


 

Conformément aux engagements pris par les pays membres de l’OTAN, la France vise à porter ses dépenses de défense à 2% du PIB en 2025, selon le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) présenté le jeudi 8 février en conseil des ministres. Il s’agit d’une augmentation supérieure à 40%. Lors de sa première visite au siège de l’OTAN (Bruxelles) fin 2017, le président Donald Trump avait tancé les partenaires européens parce qu’ils sont très en retard sur l’effort fourni par les Etats-Unis et cette « norme » des 2%. En 2017, le Général de Villiers avait démissionné de son poste de CEMA (Chef d’Etat-Major des Armées) pour manifester spectaculairement son opposition aux coupes sombres dans le budget de la défense qui constitue trop souvent une « variable d’ajustement » dans le budget de l’Etat. Cependant, la France doit respecter les règles européennes en matière de dépassement budgétaire, ce qui imposera une intéressante « créativité » car la dette publique française figure parmi mes plus élevées de l’Union européenne…

 

En 2018, le budget de défense s’élève à 34,2 milliards d’euros, soit 1,82% du PIB. Il va bénéficier d’une hausse de 1,7 milliard par an jusqu’en 2022, puis de 3 milliards par an à partir de 2023, donc après la prochaine élection présidentielle. Ce budget atteindra alors 50 milliards. Cet accroissement budgétaire traduit les préoccupations majeures consécutives aux attentats de 2015 et à la menace islamiste internationale.

 

« Les précédentes lois de programmation militaire demandaient des efforts aux armées. Cette fois, on demande un effort à la nation pour les armées« , fait-on valoir dans l’entourage de la ministre des Armées, Florence Parly.

 

Après quelque 60.000 suppressions de postes entre 2005 et 2015, la Défense vise à créer 6.000 postes civils et militaires d’ici 2025, dont la moitié d’ici cinq ans. Les relations plus difficiles avec la Russie conduisent à renforcer notamment les effectifs de la cyberdéfense (1.500 postes) et du renseignement (1.500 postes).

 

Lié au souci d’attractivité de la fonction militaire et à l’efficacité sur le terrain, l’augmentation de budget va être consacrée en priorité à l’amélioration du quotidien du soldat et à la modernisation d’équipements arrivés en fin de vie. Il s’agit d’une nécessité absolue, vu le nombre d’opérations dans lesquelles l’armée est engagée, à l’extérieur comme sur le territoire national.

 
 

Légionnaires du 2ème REP en position de tir avec leur fusil HK416 équipé du viseur EOTech (Crédits photos : Légion Étrangère)

Légionnaires du 2ème REP en position de tir avec leur fusil HK416 équipé du viseur EOTech (Crédits photos : Légion Étrangère)


 
 

Plusieurs types de matériels vont enfin bénéficier d’une modernisation accélérée. Outre la modernisation du char Leclerc, il s’agit de remplacer les VAB (Véhicule de l’Avant Blindé), ce transporteur de troupes ayant plus de quarante ans de services à son actif. Les nombreuses opérations extérieures dans lesquelles ils ont été impliqués les ont considérablement usés. Dès lors, le programme Scorpion sera au centre de cette LPM, puisque la moitié des véhicules blindés multi-rôles Griffon qui remplacent le VAB (1 722 lourds et 558 légers au total) et des engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar doit être livrée d’ici 2025. C’est une bonne nouvelle pour les fantassins français, ainsi que pour les industriels de la défense terrestre, Nexter, Thalès et Renault Trucks Defense, qui ont rempli leur carnet de commandes. Sur le volet aérien, notons que des avions ravitailleurs supplémentaires figurent également au programme de la LPM. La Marine ne sera pas en reste : des études vont être entamées concernant le remplacement du porte-avions « Charles de Gaulle » qui devrait être retiré du service d’ici 2040.

 

Les 200.000 militaires vont très concrètement voir le bénéfice de cet effort budgétaire considérable : le projet de loi augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements (fusils d’assaut allemand HK416, gilets pare-balles de dernière génération, uniformes ignifugés, jumelles de vision nocturne), à l’entretien du matériel et à certaines infrastructures, y compris des logements familiaux.

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