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FOB Interview : Médecin en chef Angot. 1ère partie.

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La récente explosion d’un véhicule sur une mine au Mali est l’occasion de replacer au premier plan le travail discret mais essentiel du Service de santé des armées (SSA) sur ce théâtre d’opération.

 

La France possède une longue tradition en matière de médecine militaire. Comment se caractérise aujourd’hui son savoir-faire ?

 

Nous maîtrisons aujourd’hui la globalité de la chaine médicale et selon deux volets très complémentaires. Le volet capacitaire tout d’abord : nous faisons toujours partie des grandes nations capables de déployer une chaîne médicale complète, avec une prise en charge des blessés au bon niveau sur l’ensemble des segments. L’autre volet concerne la capacité à organiser notre action : le service de santé des armées participe à la planification opérationnelle par son état-major opérationnel santé et via son officier de liaison au CPCO. C’est un gage de souplesse et de bonne circulation de l’information. Etre impliqués en amont dans les processus de planification nous permet d’être plus performants pendant les OPEX …

 

Comment se déroule la préparation opérationnelle pour le SSA ?

 

Nous avons trois axes d’effort. Le premier est purement médical : nos médecins et infirmiers sont au contact des patients, en milieu hospitalier ou pré-hospitalier, au profit des populations militaires et civiles. Ils pratiquent la médecine et la chirurgie au quotidien, assurent des gardes dans le cadre de leur activité ou de leur formation continue. Nous faisons un effort particulier sur la médecine d’urgence. Le deuxième axe est tactique : dans le cadre des MCP (Mise en Condition avant Projection) notre personnel s’entraine avec les forces pour savoir utiliser les matériels militaires (transmission, armement, véhicules…). Le troisième axe est la combinaison des deux premiers : il s’agit de faire la synthèse des connaissances médicales dans un contexte militaire. C’est notamment l’objectif des stages de médicalisation en milieu hostile.

 

Qui coordonne l’ensemble de cette préparation au sein du SSA ?

 

L’école du Val-de-Grâce, qui s’est dotée en septembre 2010 d’un département préparation au milieu opérationnel (DPMO), est responsable de cette coordination. Ce DMPO s’appuie sur tous les experts du SSA : CITERA des hôpitaux d’instructions des armées, centre de traitement des brûlés, centre de transfusion sanguine des armées, centre de formation opérationnelle santé, … Tout le talent de ces experts est d’avoir su intégrer une prise en charge médicale du bon niveau dans un contexte tactique qui est celui de l’engagement des forces.

 

Combien de personnes du SSA sont aujourd’hui présents en OPEX ?

 

Environ 500, réparties sur différents théâtres et à différents niveaux de responsabilité. Nous avons par exemple une cinquantaine d’équipes de quatre à sept personnes dans des « rôle 1 ». C’est le pion élémentaire du soutien médical, le plus souvent placé en soutien des S/GTIA. Il y a toujours un médecin, un infirmier et un nombre variable d’auxiliaires sanitaires suivant le volume de l’unité soutenue. Le « rôle 1 » est une structure légère capable de traiter tout ce qui touche à la médecine générale en Opex, ce qui inclut de fait la prise en charge du blessé de guerre. Il n’y a pas de chirurgie ni de réanimation à ce niveau, c’est le travail du « rôle 2 ». Nous armons actuellement un « rôle 2 » sur un BPC de la marine dans le cadre de la mission Atalante en Océan Indien, trois rôle 2 au Mali et deux autres respectivement en Côte d’Ivoire et au Tchad. Le « rôle 3 », il y a en un à Kaboul, offre un environnement médical plus important avec des capacités chirurgicales plus étendues (neurochirurgie, ophtalmologie, etc.)

 

A suivre

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