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Face au terrorisme, où sont les militaires allemands?

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Une question se pose à l’heure où l’Allemagne « redécouvre » tragiquement le terrorisme: mais où est la Bundeswehr ? Car, pour des raisons culturelles et légales, il ne peut y avoir de pendant allemand à l’opération française Sentinelle qui consiste à déployer l’armée sur le territoire nationale. L’histoire houleuse de l’Allemagne a en effet engendré un débat historique concernant l’implication des militaires dans la sécurité intérieure, mission exclusivement réservée aux forces de police.
 

Non, il ne s'agit pas de soldats mais de bien de membres de la police, seule habilitée à assurer la sécurité intérieure de l'Allemagne (Crédit photo: EPA)

Non, il ne s’agit pas de soldats mais de bien de membres de la police, seule habilitée à assurer la sécurité intérieure de l’Allemagne (Crédit photo: EPA)


 
Ce débat s’explique premièrement à travers les traumatismes vécus durant la République de Weimar – lorsque de 1919 à 1933 l’armée fit la chasse aux communistes – puis la Seconde guerre mondiale – la SS fut utilisée comme un instrument de répression à l’encontre des populations allemandes. Une période sombre qui a logiquement abouti à développer un profond sentiment de méfiance de la part de la population vis-à-vis des forces armées.
 
Cet obstacle culturel a logiquement trouvé un écho dans la « Loi fondamentale » allemande promulguée en 1949, et qui réserve la charge de la sécurité du territoire aux forces de police. La Bundeswehr est en effet strictement dédiée à « la défense » du pays, précise la Loi, tout en ajoutant qu’« en dehors de la défense, les forces armées ne doivent être engagées que dans la mesure où la présente Loi fondamentale l’autorise expressément ».  Pour des missions de sécurité intérieure il n’est donc nullement question de recourir aux forces armées, dont les moyens ne peuvent être requis qu’ « en cas de catastrophe naturelle ou de sinistre particulièrement grave », comme le stipule l’art. 35.
 
Pour faire face à l’urgence, certains politiciens allemands appellent à changer la Loi et à tourner le dos à cette posture, devenue obsolète, de méfiance vis-à-vis de l’armée. « Nous ne vivons plus au temps de la République de Weimar », martelait la semaine passée Joachim Hermann, ministre de l’Intérieur de Bavière, ajoutant que l’Allemagne est désormais « une démocratie absolument stable ». Le sujet est en tout cas l’une des priorités de la coalition au pouvoir qui, dans un document concernant la politique de sécurité allemande publié le 28 avril dernier, rappelait que « les sécurités interne et externe ne peuvent être séparées ». La coalition temporisait en précisant qu’en cas de déploiement militaire, celui-ci devra néanmoins rester subordonné aux forces de police, car « la sécurité intérieure est d’abord et avant tout le rôle de la police », rappelait le 25 juin le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière. De même, la Loi fondamentale n’étant qu’un ensemble de règle générales peu précises, certains politiciens exigent un amendement pour permettre à l’armée d’opérer.
 
 

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