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Du paragrêle au SmokeySAM

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Le système SmokeySAM de Lacroix Defense dévoilé au salon du Bourget

Le système SmokeySAM de Lacroix Defense dévoilé au salon du Bourget


La destruction d’un drone RQ-4A américain par l’Iran l’aura brutalement rappelé: nul aéronef n’est totalement à l’abri des systèmes de défense anti-aérienne actuels, aussi rustiques puissent-ils être. Les réflexes des pilotes restent donc essentiels pour compenser les limites des systèmes d’autoprotection embarqués. C’est dans cette optique que Lacroix Defense a dévoilé, lors du dernier salon du Bourget, un nouvel outil d’entraînement à destination des pilotes français, le SmokeySAM.
 
« L’idée de proposer un Smokey SAM à la françaises s’est concrétisée il y a un an suite à une discussion fructueuse avec les militaires de l’EPIGE [Escadron de programmation et d’instruction à la guerre électronique] de Mont-de-Marsan », nous explique Lacroix. Gestionnaire de la bibliothèque des systèmes d’auto-protection des forces armées, l’EPIGE avait alors clairement exprimé le besoin d’affiner le réalisme des phases d’entraînement. Pour ce faire, Lacroix s’est directement inspiré de la fusée GTR-18A, créée au début des années 1980 par les États-Unis suite aux RETEX de la guerre du Vietnam. Des décennies plus tard, le principe du GTR-18A reste le même mais peut désormais être renouvelé et reproduit à moindre coût sur le sol français.
 
Lacroix s’est notamment inspiré du portfolio existant et de son savoir-faire de systémier pyrotechnicien pour développer en quelques mois et sur fond propres une solution « Made in France ». « Nous disposions déjà du lanceur, utilisé depuis longtemps dans le secteur civil pour fournir des fusées paragrêles aux exploitations agricoles », souligne Lacroix.
 
Uniquement produit par « trois ou quatre industriels de part le monde, dont une majorité d’américains », le système Smokey SAM est utilisé à l’entraînement par les pilotes d’avions et d’hélicoptères pour simuler visuellement un tir de MANPADS. Légers et « consommables », ils sont spécifiquement conçus pour reproduire fidèlement le comportement du missile, autrement dit sa trainée de fumée et sa trajectoire durant une poignée de secondes. Il n’est dès lors nullement question de tester les systèmes de contre-mesures des appareils, mais bien de former le pilote à la reconnaissance d’un tir de missile. Ces systèmes n’embarquent donc pas de dispositifs directionnels. « En réalité, tout réside dans le moteur », résume Lacroix. En coopération avec Energetics Ltd, filiale britannique acquise en 2018, Lacroix Defense s’est tout particulièrement penché sur la caractérisation de la trajectoire et de la vitesse, celle-ci devant être limitée pour « ne pas mettre l’aéronef en danger ». Une première série de tests sur des prototypes de moteurs a été réalisée avec succès une semaine avant le salon du Bourget.
 
En parallèle à une prochaine campagne d’évaluation, Lacroix réfléchit d’ores et déjà à l’ajout d’un GPS et d’un parachute afin de pouvoir récupérer les débris. Outre la possibilité de recycler certains composants, diminuant à nouveau les coûts, cette option permettrait à l’utilisateur de déployer le système sur n’importe quel terrain sans laisser de trace. « Ce serait un atout supplémentaire qui autoriserait une utilisation en dehors des champs de tir ‘classiques’, augmentant de facto l’effet de surprise », précise Lacroix, selon qui « au moins les pilotes connaissent la position des menaces simulées, au plus ils seront immergés dans des conditions réalistes ».
 
Une campagne d’évaluation est prévue pour le mois de juillet en partenariat avec l’EPIGE. Les forces armées devraient pour l’occasion fournir un aéronef. À l’issue de cette première évaluation en situation réelle, Lacroix entamera une nouvelle phase de définition des spécifications et de montage industriel.

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