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Défense antiaérienne: Paris et Rome se rapprochent d’Ankara

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avec Christina Mackenzie
 
Les ministres de la Défense de France, d’Italie et de Turquie ont signé le 8 novembre au siège de l’OTAN, à Bruxelles, un accord intergouvernemental visant à renforcer leur coopération en matière de défense antiaérienne.
 

Les ministres de la Défense française, italienne et turc lors de la signature de la LoI (Crédit photo: Eurosam)

Les ministres de la Défense française, italienne et turc lors de la signature de la LoI (Crédit photo: Eurosam)


 
Cet accord trilatéral aboutira au lancement d’une étude de faisabilité d’une durée de deux ans qui permettra aux différents acteurs de s’accorder sur les besoins et les priorités concernant l’éventuel développement conjoint d’un système de défense antiaérienne basé sur le SAMP/T conçu par Eurosam, un groupement d’intérêt économique regroupant à parts égales MBDA et Thales.
 
Cet accord s’inscrit dans la lignée du protocole d’accord (Heads of Agreement) signé en juillet par Eurosam et les industriels turcs Roketsan et Aselsan.
 
Si ces accords excluent pour le moment tout achat de systèmes, ils n’en démontrent pas moins l’intérêt croissant d’Ankara pour davantage de coopération avec le missilier européen. Pour l’heure, l’essentiel du parapluie anti-aérien turc repose sur les batteries Patriot déployées à tour de rôle par les nations alliées de l’OTAN. Et encore, les deux batteries espagnoles actuellement déployées sur la base d’İncirlik n’ont pas le rayon d’action nécessaire pour couvrir les frontières méridionale et orientale de la Turquie.
 
Ankara cherche donc a se doter d’une défense antiaérienne plus efficace. Baptisé T-LORAMIDS, ce programme d’achat en a déjà déçu plus d’un depuis septembre 2013 et la sélection de 12 unités de tir de missiles sol-air FD-2000 proposé par le chinois CPMIEC (China Precision Machinery and Export Corp). Ankara a finalement renoncé à ce contrat, qui lui avait attiré les foudres de Washington, plaidant la lenteur de la Chine à lui fournir toutes les technologies.
 
Un système SAMP/T de l'armée de l'Air lors du lancement d'un missile Aster 30 (Crédit photo: DGA)

Un système SAMP/T de l’armée de l’Air lors du lancement d’un missile Aster 30
(Crédit photo: DGA)


 
Le président turc Recep Tayyip Erodgan s’est par la suite tourné vers Moscou pour acheter des systèmes de défense aérienne S-400 pour un montant estimé à 2Md$. Un choix qui a fortement déplu à ses alliés au sein de l’OTAN mais qu’Ankara justifie par la nécessité de se protéger et vite. Les premiers systèmes S-400 seront livrés à partir de 2019, alors qu’il faudrait entre huit et 10 ans pour développer un système équivalent avec l’aide d’Eurosam.
 
Le SAMP/T, dont 10 systèmes ont été acquis par la France pour succéder aux Hawk et Crotale vieillissants, repose sur le radar à balayage électronique Arabel de Thales, capable de détecter jusqu’à 100 cibles en simultané. Son missile, l’Aster 30 block 1, peut atteindre une cible dans un rayon supérieur à 100 km et à une vitesse de 5 500 km/h. Le SAMP/T peut fonctionner en totale autonomie ou en coordination avec d’autres systèmes OTAN grâce à sa liaison 16.

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