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Le 5 décembre 2018, des représentants de l’Agence fédérale allemande pour l’équipement, les technologies de l’information et l’utilisation des forces armées fédérales (BAAINBw) et de Krauss-Maffei Wegmann GmbH & Co. KG (KMW) ont signé le contrat de conversion de 18 autres lance-roquettes multiples M270 MARS en MARS II. Un premier lot avait déjà été modernisé en 2013.  Le budget alloué pour cette seconde vague de conversions est d’environ 42 millions €.
 

Tir de roquettes par un MLRS MARS II (Photo : Bundeswehr / Torsten Kraatz)

Tir de roquettes par un MLRS MARS II (Photo : Bundeswehr / Torsten Kraatz)


 
Fortes de l’approbation des comités de la défense et du budget et de la signature du contrat, les deux parties commencent à les mettre en œuvre. La conversion de 18 lance-roquettes supplémentaires sera achevée pour 2022. La mise au point et l’acquisition des missiles GMLRS (système de lance-roquettes à guidage multiple) ont nécessité une amélioration des lanceurs MARS pour évoluer en MARS II. Cette interaction entre MARS II et GMLRS permet un contrôle extrêmement précis, soit environ 7 mètres.
 
En coopération avec divers fabricants européens, KMW procède actuellement à l’amélioration et à la modernisation de la valeur au combat pour plusieurs pays : de MARS à MARS II pour l’armée allemande, une amélioration du MLRS pour l’armée italienne, et de MLRS à Lance-Roquettes Unitaire (LRU) pour la France.
 
Le renouvellement des équipements du système MARS comprend un gyroscope à laser et un développement technique du système de navigation GPS, désigné récepteur GPS résistant aux explosions (ERGR), qui succède au récepteur GPS Precision Lightweight (PLGR) initial (intégration du système européen de conduite de tir (EFCS) pour le guidage des missiles (GMLRS) ; ensuite, le mécanisme d’élévation hydraulique du conteneur de missiles a été converti en ELDS (Electric Launch Drive System) développé par KMW pour accroître la vitesse de pointage et accélérer le chargement et le déchargement jusqu’à 60% par rapport au système MARS I ; enfin, le « kit » de modernisation inclut l’installation d’un nouveau système d’extinction entièrement automatique et sans ozone pour le compartiment moteur ; ce système, contrairement aux deux autres mesures d’amélioration du combat, n’est monté qu’en Allemagne et en Italie.
 
Pour mémoire, le lance-roquettes multiple MARS sur châssis chenillé M993 a été développé à partir de 1983 conjointement par les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l’Italie dans le cadre du programme international MLRS (Multiple-Launch Rocket System). Le système MARS a été introduit à la Bundeswehr en 1990 sous la désignation MARS – Mittleres Artillerieraketensystem.
 
Le MARS II peut tirer des missiles du type M31 Unitary dérivé du M30 actuellement en dotation, armé d’une tête à charge explosive unique pour usage en zone urbaine et montagneuse ; cet engin vole à Mach 3,4. La portée de la roquette s’étend de 60 km pour la M30 à 80 km pour la M31 qui, elle, contient une charge de 404 sous-munitions M85. Plusieurs essais ont permis de vérifier que la portée de 100 km a été largement dépassée. Ce sont des ogives modifiées, où il est possible de définir l’angle d’approche nominal ou vertical de la fusée. L’augmentation de la portée jusqu’à 140 km est prévue.
 
Le lance-roquettes dispose de deux conteneurs de lancement contenant chacun six missiles qui peuvent être tirés en moins d’une minute. Il faut un maximum de sept minutes entre la mise sous tension et l’état « prêt au combat » ; ensuite, il faut maximum 30 secondes pour un cycle de pointage du conteneur de missiles/roquettes.
En plus des modèles M30 et M31 en dotation dans la Bundeswehr, le MARS II peut tirer divers types de roquettes et missiles « classiques » développés par ou avec les Etats-Unis, auxquels s’ajoutent trois modèles spécifiquement allemands :
– M32 SMArt : modernisation de la roquette M30 de Diehl Defence avec 4 sous-munitions antichars SMArt et un nouveau logiciel de vol ;
– AT2 MLRS : roquette SCATMIN dérivée de la M26 américaine contenant 28 mines antichars AT2 ; la portée est de 38 km ;
– roquette de 110 mm avec ogive explosive issue du système LARS2 réutilisée à des fins d’entraînement. Cette conversion nécessite un kit qui comprend un pod spécifique de 6 roquettes.
 
Actuellement, les deux variantes GMLRS – Unitary et SMArt – sont prises en charge par le système de conduite de tir du MARS II. D’autres types de munitions sont en cours de développement. La cadence de tir est élevée : douze roquettes/missiles en une minute environ. Pour accroître son efficacité terminale, le MARS II offre une grande précision (inférieure à 5 mètres) permettant de limiter le nombre de munitions nécessaires pour traiter une cible mais aussi une graduation des effets par plusieurs modes de déclenchement de sa charge militaire.
 
La version la plus puissante de l’arsenal américain est la sous-munition BAT (Brilliant Anti-Armor Technology). Un missile MLRS peut porter deux MTD. Elle utilise des capteurs acoustiques et infrarouges pour localiser sa cible et est autonome en ce sens qu’elle est capable de la rechercher et de la frapper de manière autonome. Leur double système de pilotage permet également de frapper des cibles mobiles dans des conditions difficiles. Une fois la cible détectée, les gouvernes aérodynamiques pivotantes sont activées et « pilotent » le missile vers la cible jusqu’à la détonation. Ces munitions peuvent être tirées par le MARS allemand dans le cas de l’alliance de l’OTAN. Le missile tactique de l’armée américaine (ATACMS) est un autre missile conçu pour être tiré par le lance-roquettes multiple M142 High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS) ; il peut couvrir des distances allant jusqu’à 300 km sans suivre de trajectoire balistique.
 
Dans la Bundeswehr, le 6 avril 2011, le premier MARS II a été confié à l’école d’artillerie établie à Idar-Oberstein. En 2012, le Bataillon d’Artillerie – Roquettes 132 (RakArtBtl 132) a été équipé à Sondershausen en tant que première unité sur MARS II ; l’unité a été dissoute en mars 2013. En 2015, la 3ème Batterie du Bataillon d’Artillerie 131 (anciennement Bataillon d’Observation d’Artillerie 131) à Weiden, dans le Haut-Palatinat, a reçu des MARS II. En décembre 2017, le Bataillon d’Artillerie 345 et le Bureau de développement de l’armée (Amt für Heeresentwicklung) ont testé le tir de douze missiles M31 (GMLRS-U) avec une ogive à fragmentation de 81,6 kg.
 
En France, le LRU (équivalent du MARS II) équipe le 1er Régiment d’Artillerie établi à Belfort. Il s’inscrit dans le système numérisé de commandement et de conduite des feux pour les moyens d’artillerie ATLAS.

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