Corée du Nord et menace nucléaire inquiètent davantage les Français

Que craignent le plus les Français ? Si le terrorisme reste – sans surprise – la menace principale, l’inquiétude vis-à-vis d’une attaque nucléaire et de la Corée du Nord est en plein boum en France, souligne le dernier baromètre « Opérations & actualité » commandé par Brienne auprès de l’Ifop.
 

 
Entre la poursuite des programmes nord-coréen et iranien, ou les dernières sorties de Trump et Poutine, la menace nucléaire redevient logiquement une préoccupation essentielle des Français. En retrait depuis 2015, la possibilité d’une attaque nucléaire inquiète dorénavant 20% des votants. Elle atteint aujourd’hui le même niveau que les violences urbaines et l’attaque chimique ou bactériologique, et dépasse les risques de cyber-attaque.
 
De même, la Corée du Nord est désormais la seconde zone géographique la plus menaçante pour les Français, avec une progression record de 19% en un an. Depuis 2011 et l’avènement de Kim Jong-un, Pyong Yang aura réalisé plus de 90 tests de missile et quatre essais nucléaires. Mais ce qui n’inquiétait encore que 8% des Français en 2016 est rapidement monté dans les sondages, poussé par le « catalyseur Trump » et les 23 tirs de missiles balistiques répertoriés l’an dernier. A contrario, l’Afrique sahélo-saharienne et l’Afrique du Nord « perdent » quelques points, malgré une dégradation de la situation sécuritaire.
 
Difficile de ne pas relier ces chiffres au plébiscite accordé à la mission de dissuasion nucléaire du ministère des Armées, approuvée par 80% des Français. Heureusement pour eux, la LPM 2019-2025, âprement débattue cette semaine à l’Assemblée nationale, fait la part belle au renouvellement des deux segments de la dissuasion française. « Depuis plus de cinquante ans, la dissuasion [nucléaire] est la clé de voûte de notre stratégie de défense », lançait Emmanuel Macron, le 23 janvier, lors de ses vœux aux armées.
 
Et cette 14e LPM est d’autant plus exceptionnelle qu’elle trace les contours d’un cycle de renouvellement des systèmes d’armes qui s’achèvera en 2080. Autrement dit, l’exécutif projette la mise en service d’une troisième génération de SNLE, ainsi que la livraison du vecteur balistique M51.3 dés 2025 et le renouvellement du missile de croisière ASMPA d’ici 2020.
 
Pour parvenir à assurer ce niveau de « crédibilité technique et capacitaire », la LPM prévoit d’y consacrer 5Md€ par an à partir de 2020, contre 3,6Md€ actuellement, avant de plafonner à 6Md€ pour 2025. Bonne nouvelle pour le ministère des Armées, plus de quatre français sur cinq estiment nécessaire de maintenir ou augmenter les dépenses militaires, soit une hausse de 2% par rapport à octobre 2017.