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Coordonner drones terrestres et véhicules militaires

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Combiner des drones terrestres et des véhicules militaires classiques lors de missions de combat est désormais bien plus qu’une simple utopie, comme vient de le prouver l’Agence européenne de défense (AED) à l’issue d’un projet baptisé par « Hybrid Manned Unmanned Platooning » (Hy-MUP). Ce projet collaboratif, entièrement financé par la France et l’Allemagne, avait pour objectif premier de « prouver qu’il est possible de coordonner et d’opérer des drones terrestres avec des véhicules classiques lors de futures missions de combat », expliquait l’AED le 6 février dans un communiqué.
 

Le "drone terrestre" utilisé par l'AED lors de la phase pratique de Hy-MUP (Crédit photo: AED)

Le 4×4 transformé en « drone terrestre » par l’AED lors de la phase pratique de Hy-MUP (Crédit photo: AED)


 
Conduit par Thales Optronique, ECA Group, Diehl BGT Defense et Rheinmetall Landsysteme, Hy-MUP a dépassé le stade de l’étude de faisabilité et de l’évaluation des normes sécuritaires pour aboutir au développement d’un « système Hy-MUP ». Celui-ci unit un véhicule de commandement classique à une flotte de drones terrestres, chacun pouvant être dirigé à distance par un opérateur ou configuré pour suivre un véhicule meneur de manière autonome.
 
Différents scénarios pratiques, réalisés dans des conditions climatiques diverses, ont ensuite été mis en œuvre pour simuler des missions militaires traditionnelles et pour prouver la pertinence du concept et, surtout, des fonctionnalités de suivi automatique. Le quatuor industriel a pour cela équipé un véhicule 4×4 civil Isuzu D-MAX d’une série de capteurs et de systèmes de communication, tel qu’un kit de conduite à distance fournit par l’allemand Paravan, tandis que l’armée de Terre française s’est chargée de prêter un véhicule de commandement.
 
Seul bémol mentionné par l’AED suite à la phase pratique : la capacité d’évitement d’obstacles qui, bien qu’également testée, n’a pu être entièrement évaluée en raison « des contraintes du projet ». Si l’Agence n’a pas voulu donné davantage de détails concernant ces contraintes, l’évitement d’obstacles reste en effet un immense mais nécessaire pas à franchir pour parvenir à une pleine automatisation des drones. En effet, nombreuses sont les variables entrant en ligne de compte, telles que l’inclinaison ou la nature du terrain, dans la réalisation des calculs en temps réel. Consciente de l’ampleur du défi, l’AED explore d’ores et déjà différentes pistes, dont le projet TRAWA lancé en octobre 2016 (et dont nous vous parlions ici). Bien qu’axés vers les mini drones aériens, les algorithmes de TRAWA pourraient à terme servir à un projet tel que Hy-MUP. Si Hy-MUP a prouvé l’intérêt et les bénéfices d’une telle technologie, celui-ci n’est donc « pas encore entièrement achevé ni validé », précise l’AED, sans annoncer les étapes ultérieures du programme.
 
Une fois abouti, Hy-MUP permettra de réduire l’écart creusé par les États-Unis en la matière. Le projet « Squad Mission Support System », par exemple, conduit par Lockheed Martin et l’US Army, a abouti à la création d’une plateforme robotisée semi-autonome. Conçu avant tout pour le support logistique, le système SMSS a déjà fait l’objet d’expérimentations en environnement de combat, notamment au cours de l’opération Enduring Freedom menée par l’OTAN en Afghanistan.

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