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Cinq questions défense à Nicolas Dupont-Aignan

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Nicholas Dupont-Aignan, candidat à l'élection  présidentielle française 2017

Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection présidentielle française 2017



Une fois la liste des candidats à la présidentielle figée, nous avons envoyé cinq questions concernant leur positionnement vis-à-vis de l’armée de terre et de l’industrie de l’armement terrestre à 10 des 11 candidats (François Fillon ayant déjà répondu le 16 novembre 2016 nous ne lui avons pas renvoyé le questionnaire). Le premier à nous répondre est Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout La France.
 
1) Dans un contexte budgétaire contraint, jusqu’où peut-on consentir à un effort pour le budget de la défense ?
Notre pays est directement menacé par le totalitarisme islamique, de nouvelles puissances consacrent une part croissante de leur budget au réarmement. Nous vivons dans un monde de plus en plus dangereux. Je partage le constat du général Desportes dans son ouvrage récent, La dernière bataille de France : « les Français croient être protégés et ne le sont plus. Les armées françaises n’ont jamais été autant déployées et elles n’ont jamais été aussi fragiles ». Des décisions énergiques doivent être prises pour éviter le décrochage opérationnel et technologique de nos armées, c’est tout le sens de mon projet pour la défense. La France doit accroître son effort. Une politique de défense digne de ce nom doit être menée avec des objectifs de long terme qui préservent, aux yeux de nos alliés, notre posture de partenaire fiable et permettent d’éviter toute soumission à quelque puissance ou superpuissance que ce soit.
Nous devons nous donner les moyens de notre indépendance et de notre sécurité, il est impératif de sanctuariser le budget de la défense à 2% du PIB (hors pensions). Pour renforcer nos armées, il est urgent de recruter 50 000 soldats sur la durée du quinquennat afin de compenser les dramatiques diminutions d’effectifs sous les mandats Sarkozy et Hollande (-59 000 militaires).
2) Est-ce le rôle de l’armée d’entreprendre des opérations de type Sentinelle ?
Je veux créer une garde nationale composée des réservistes militaires. L’objectif serait de mettre sur pied une force de 100 000 hommes capable de relayer les forces de l’ordre, de surveiller et de sécuriser l’ensemble du territoire national. Le budget consacré à la réserve serait quadruplé par rapport à 2014. Cette garde nationale doit notamment être en charge de l’opération Sentinelle qui dénature les missions premières des militaires. Nous devons modifier son organisation, les militaires doivent retrouver les régiments pour pouvoir s’entraîner et être en mesure d’assurer leur devoir de soldat et non de force de maintien de l’ordre.
3) Pensez-vous que l’armée de terre soit suffisamment équipée ?
Le budget renforcé que je propose permettra à notre pays d’affronter réellement ses obligations internationales. Nous devons cesser de restreindre les crédits sur les besoins en matériel (munitions, armes), sur l’entretien et les conditions des hommes en opérations extérieures. Les OPEX sont nécessaires mais je refuse toute course aux interventions. Dans ce domaine comme dans tous les autres, l’intérêt national doit primer.
L’armée de terre a subi des coupes intolérables, elle bénéficiera, comme la Marine et l’armée de l’air, des nouveaux effectifs qui seront recrutés. Nous devrons notamment revoir et renforcer le soutien des forces et l’organisation des bases de défense, en privilégiant les chaînes de commandement opérationnel sur la bureaucratie administrative. Une franche amélioration du soutien renforcera les capacités opérationnelles des forces ainsi que le moral et la motivation des militaires.
4) Comment peut-on faire monter en puissance notre BITD ? Les cas de MBDA et Nexter sont-ils des exemples à suivre selon vous ?
Je propose de doubler les crédits consacrés à la recherche par le ministère de la Défense (800M€ en 2016). Il est impératif de renforcer la place de l’État dans les grands groupes de défense afin d’améliorer la compétitivité de notre industrie et d’orienter les grandes dépenses stratégiques. Les grands groupes français du secteur de la défense doivent mutualiser leurs efforts de recherche et de production au service de l’intérêt national.
J’ai violemment dénoncé l’attribution du marché du futur fusil d’assaut de l’armée française à un groupe allemand. Déjà le PA MAS 9 mn G1, produit à Saint-Etienne, avait été remplacé en 2010 par le Sig-Sauer SP 2022, produit en Allemagne et en Suisse. La production de notre matériel de défense doit être principalement française, je me suis opposé à la fusion de Nexter, j’ai refusé que Morpho soit vendue à des intérêts étrangers. Cependant je propose que nous renforcions la coopération européenne pour protéger les brevets et les inventions dans l’industrie de défense et conserver nos activités et nos emplois. Il faut exiger aussi la préférence européenne systématique dans les appels d’offres et contrats d’équipement lancés en matière militaire par les États de l’Union européenne.
Enfin je propose de bâtir une nouvelle vision stratégique et mondiale autour d’alliances dans le domaine de l’industrie de défense avec des pays émergents comme le Brésil, l’Inde, la Russie, la Malaisie ou Singapour. N’oublions pas que la France, de par ses frontières maritimes, est un pays du monde et pas seulement un hexagone européen.

5) Si vous arrivez à la Présidence de la République en 2017, en tant que chef des armées, quelles seront vos trois priorités en matière de Défense ?
La première est d’améliorer les conditions de vie des militaires et de leurs familles. La plupart des hommes politiques ne parlent de la défense que comme d’un coût et considèrent le budget de la défense comme une simple variable d’ajustement. La défense, c’est aussi la considération pour les hommes et les femmes qui risquent leur vie pour la France. C’est pourquoi je veux revaloriser la condition militaire. Je veux garantir notamment le paiement des soldes, il faut revoir de fond en comble le système Louvois. Il est inacceptable que les militaires et leurs familles se voient privés de ressources en raison d’un dysfonctionnement bureaucratique.
Ma deuxième priorité concerne les effectifs, nous devons recruter au plus vite, 50 000 hommes pour revenir au niveau de 2007. Nous ne pouvons pas transiger sur le renforcement de nos armées, il en va de notre indépendance et de la sécurité des Français.
Enfin, ma troisième priorité : le lien armée-nation doit être consolidé. Pour cela, je veux rétablir un service national civique et militaire obligatoire de 3 mois. Il sera aménageable en service militaire d’une année pour ceux qui le souhaitent. L’engagement des jeunes sous les drapeaux est en effet le meilleur moyen de leur faire découvrir ou de renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté nationale.
 
 
 

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