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Budget 2020: l’armée de Terre reste en queue de peloton des études amont

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(Crédit shot: DGA/ministère des Armées)

(Crédit shot: DGA/ministère des Armées)


 
L’armée de Terre sera, une fois encore, le parent pauvre des études amont l’an prochain. Malgré un effort financier notable en faveur de la recherche, la part consacrée au domaine terrestre par le PLF 2020 reste minimaliste, regrette le député LREM Didier Baichère, qui préconise une réévaluation à l’horizon 2021.
 
Conformément à la LPM 2019-2025, les crédits alloués aux plan d’études amont (PEA) augmenteront sensiblement en 2020. De 758M€ en 2019, ils s’élèveront à 821M€ l’an prochain, en vue d’atteindre le montant cible d’1Md€ en 2022. Les fonds consacrés à l’agrégat sectoriel « terrestre, NRBC et santé » progresseront quant à eux de 6M€ pour un total de 58M€. Une hausse certes appréciable, mais qui ne fait que maintenir les proportions établies auparavant par rapport aux autres secteurs. Ainsi « seuls » 7% du budget seront à nouveau consacrés au triptyque terrestre-NRBC-santé, quand les trois poids lourds habituels, que sont la dissuasion, l’aéronautique et les missiles, récupèrent à eux seuls 54% des fonds. « En comparaison des grands consommateurs habituels, le terrestre est effectivement en retrait. Il faudra y être attentif, » rappelle donc le député Baichère dans un rapport pour avis sur le budget 2020 des Armées.
 
Bien qu’étant numériquement la plus nombreuse, l’armée de Terre ne capte en réalité que 5% (41M€) des crédits alloués. « Il me semble que ces 5 % sont insuffisants au regard des enjeux, » souligne le rapporteur. Un constat aussi répétitif qu’inquiétant, alors que 2020 annonce l’engagement de crédits sur la préparation du futur char de combat franco-allemand MGCS, les technologies de protection, ou encore l’optronique et la robotique intéressant les prochains incréments du programme Scorpion.
 
À supposer que la majorité de ces crédits soit captée par le programme MGCS, que restera-t-il pour répondre à d’autres défis majeurs, tel que celui de la numérisation du champ de bataille. « Les opérations des militaires de l’armée de terre se numérisent massivement et les soldats doivent faire face à de nouveaux défis cognitifs : la masse d’informations à leur disposition est tellement importante qu’ils vont avoir besoin d’aide pour savoir gérer leur priorisation et leur utilisation. Les études manquent en la matière, » relève ainsi le député Baichère.
 
Seul élément positif: les autorisations d’engagements augmenteront, elles, radicalement. Proportionnelles aux crédits de paiement en 2019, elles dépasseront ceux-ci de 15,5M€ l’année prochaine, ce qui permettra d’intensifier les investissements à plus long terme. En dépit de ce dernier point, les députés invitent à faire preuve de vigilance. La matérialisation du MGCS, puis du VBAE et du CIFS – pour ne citer que les programmes majeurs – nécessiteront une réévaluation des crédits dès le prochain exercice fiscal, suggère le rapporteur. Quitte, dans un second temps, à rebondir sur un éventuel succès initial pour ensuite fixer une trajectoire véritablement ambitieuse lors de l’actualisation de la LPM, attendue pour 2021 ?
 

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