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A-10 Thunderbolt II : la saga continue

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L’iconique « Phacochère » de l’US Air Force (USAF) est de nouveau sous les feux de l’actualité aéronautique et politique aux États-Unis depuis que le Pentagone et les législateurs s’affrontent sur l’opportunité de le retirer du service à très court terme -où pas.
 

A-10 Thunderbolt II

A-10 Thunderbolt II


 
Conçu en pleine Guerre Froide, mis en service en 1977, le Fairchild A-10A Thunderbolt II était la réponse spécifique à la menace des hordes de blindés du Pacte de Varsovie déferlants sur l’Europe de l’Ouest. Son principal atout était la puissance de son fameux canon multitubes GAU-8A et de ses munitions à l’uranium appauvri, associé à une survabilité renforcée de sa structure et une très grande manoeuvrabilité à basse altitude. Après la chute du Mur de Berlin en 1989, son rôle faisait déjà débat au sein de l’USAF, soucieuse de dégager des budgets pour des programmes tel que le futur F- 22 « Raptor ».
 
L’invasion du Koweit par l’Irak en aôut 1990 et le déclenchement de l’Opération « Desert Storm » permirent au Thunderbolt II de revenir sur le devant de la scène militaire et médiatique de façon éclatante. Avec la multiplication des conflits dits « de basse et moyenne intensité » à travers le monde, le A-10 était devenu la plate-forme idéale pour lutter contre les insurgés de toutes formes, avec un coût à l’usage bien plus bas que des appareils plus sophistiqués type F-15E. Engagé plus particulièrement en Irak puis en Afghanistan, le seul bruit de son canon résonnant entre les montagnes suffisait à faire baisser les têtes des talibans. Cependant, sa conception commençait à dater et l’ergonomie de son cockpit n’était plus compatible avec le flot d’informations désormais nécessaires à l’accomplissement des missions. En 2005 il fut décidé un important programme de modernisation (Precision Engagement Program) portant sur une refonte complète du tableau de bord, de divers moyens de contre-mesures et de communication ainsi que l’intégration de nouvelles munitions « intelligentes ». L’intégralité de la flotte alors en service fut concernée, la nouvelle version prenant la désignation A-10C.
 
Avec le désengagement récent des Etats-Unis d’Irak puis d’Afghanistan, la question du rôle de l’A- 10 est revenue sur les bureaux du Pentagone. Confrontée à une baisse de budgets mais aussi au financement toujours plus coûteux du programme du F-35, l’USAF a proposé début 2015 de placer sous cocon 36 des 280 appareils encore en service et d’anticiper son retrait à 2020. Avec 32% des missions aériennes effectuées en Irak et en Afghanistan par le Thunderbolt II et actuellement 11% au dessus de la Syrie dans la lutte contre Daech, l’A-10C, qui bénéficie en permanence de nouvelles améliorations, a encore un avenir pour de nombreux membres du Congrès qui se sont vigoureusement opposés à cette décision, soutenus de manière inattendue par des généraux de l’US Army, pour qui cet appareil est sans concurrent pour fournir un soutien aérien direct aux troupes engagées au sol. De son côté, un responsable de Boeing Defense -qui a repris le développement à Fairchild Republic depuis sa disparition- a surpris tout le monde en annonçant courant juin que des pourparlers étaient en cours avec plusieurs clients potentiels pour la vente d’A-10 stockés sur la base de Davis-Monthan en Arizona, provoquant l’ire de de l’USAF, qui a publié un démenti cinglant sur le fait qu’aucun A-10 n’était à vendre.
Wait and see.

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