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crédits: MinDef

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C’est le lieutenant-colonel Martin David, officier de liaison britannique à l’EMAT qui le précisait la semaine dernière à quelques journalistes français de l’AJD (Association des journalistes de la Défense) dont FOB faisait partie, en visite aux forces armées britanniques : dans le cadre de leur « medium weight capability », une compagnie d’infanterie mécanisée, à savoir le 4 Rifles viendra en France pendant plus de 6 mois tester le VBCI français.
Première remarque: il s’agit d’une formule inédite et particulièrement poussée à la fois pour les Britanniques et les Français, rendue possible par les accords de Lancaster House et la coopération bilatérale réaffirmée entre les deux pays. De septembre 2014 à Mars 2015, soit pendant 7 mois, une compagnie britannique entière, soit environ 130 soldats, viendra se former à l’utilisation du VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie de Nexter et RTD).
 
Au menu: ils suivront, tout comme les soldats français exactement la même formation (ou « transformation », relire l’article de FOB ici), à la prise en main du véhicule français de combat d’infanterie à Canjuers. La formation se déroulera en deux temps: à Canjuers pour la formation des équipages puis à Mourmelon pour un entraînement collectif  au combat embarqué/débarqué avec le 1er Régiment de Tirailleur, utilisant les centres de formations de l’armée française (Centac, Cenzub…).
 
Pourquoi une campagne de test aussi poussée ? En fait, le VBCI vient véritablement bousculer les habitudes britanniques. Car la Royal Army ne dispose pas dans ses concepts d’emploi de capacité de combat embarqué. Il s’agit donc pour eux d’une véritable petite révolution. Il faut donc le temps que les équipages prennent en main le véhicule mais également que les Français leur apprennent l’intérêt du combat embarqué, d’où l’entraînement collectif avec le 1er Tirailleur. À l’issue de ces 7 mois de formation, le 4 Rifles testera pendant 2 à 3 semaines, entre avril et mai 2015, les véhicules français sur une vingtaine de blindés VBCI mis à disposition par l’armée de terre. Outre le fait que les Britanniques ne soient pas habitués aux véhicules blindés à roues (le VBCI pourrait remplacer le chenillé Warrior), c’est donc surtout une nouvelle forme de combat que la Royal Army souhaite découvrir. Car très impressionnée par le déploiement du VBCI au Mali, notamment en terme de mobilité, l’Army est très intéressée par ces nouvelles capacités. Cette formation renforce également la Common Joint Expeditionnary Force (CJEF), force binationale franco-britannique qui sera opérationnelle dès 2016. Reste qu’au Royaume Uni, aucun besoin n’est encore formellement exprimé. Cette découverte pendant près de 8 mois, en France, du véhicule et de son utilisation doit venir aider l’armée Anglaise à définir son besoin. Puis s’en suivra un appel d’offres. On est donc encore loin d’une acquisition formelle du VBCI par l’armée de sa Majestée, mais une étape importante se précise.
 
En plein processus de transformation, l’armée de terre anglaise se montre réellement intéressée par cette capacité de projection stratégique que rend possible le VBCI. Tant qu’au système d’arme, ils vont regarder de près le 25 mm mais pourraient se tourner vers une tourelle CTAI 40 mm. A priori, rien d’impossible, même plus encombrante, l’industriel Nexter a déjà mené des études d’intégration de tourelle plus importante sur son véhicule blindé.

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