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FOB Interview: Colonel Cadapeaud, programme Scorpion (2ème partie)

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Deuxième partie de l’entretien avec le colonel Cadapeaud, officier de programme Scorpion au Bureau Plan et Systèmes d’Armes de l’Etat Major de l’Armée de terre.

 

Quelle est la première étape de Scorpion?

L’étape première de Scorpion est déjà lancée. Elle se concentre sur le cœur des capacités de contact du GTIA, c’est-à-dire, un système d’information et de commandement unique, le SICS qui remplacera dès 2015 progressivement les SIR, SIT V1, SITCOMDE… Ensuite le VBMR, successeur à l’horizon 2016 des VAB, puis l’EBRC qui en 2019 remplacera les AMX10RC, ERC90 et VAB HOT. Enfin la rénovation du char Leclerc, notamment pour sa protection et le combat en zone urbaine, qui doit commencer en 2019. L’étape 1 se concentrera sur 3 axes : l’équipement, la préparation opérationnelle avec la simulation embarquée et la maitrise des coûts.

 

La simulation embarquée ? En quoi cela consiste exactement…

La simulation embarquée vise deux objectifs : le renforcement de la préparation opérationnelle et la préparation/répétition de mission, en OPEX.
La préparation des forces est continue et s’articule autour de l’apprentissage et la répétition inlassable de geste individuels et collectifs : elle sera complétée par la simulation embarquée. Il s’agit de pratiquer un entrainement à partir de la plateforme réelle. En effet, aujourd’hui, les équipages VBCI ou Leclerc s’entraînent sur des simulateurs dédiés, en bâtiments, dans les écoles de formation ou en régiment, mais aux ordres de personnels spécialement formés pour cela. Demain, la simulation embarquée se réalisera dans les véhicules, en régiments, sur le terrain de garnison ou en camp, sans recours à des personnels spécialisés, et encore moins dans des « cabines » dédiées, ce qui permettra de maintenir les compétences, même en OPEX (opération extérieure). Demain, plus aucun soldat n’aura la tête hors de son véhicule en situation de combat, tous les systèmes pourront être actionnés depuis l’intérieur (téléopérés). La simulation embarquée recrée un environnement très réaliste dans le véhicule, ce qui permettra de réaliser, en OPEX, de nombreuses phases de préparation de mission avant de s’engager. Cette nouvelle simulation permet aussi de travailler sur des capacités futures et des concepts d’emploi beaucoup plus facilement. Ainsi une capacité de tir au delà de la vue direct est recherchée dans la deuxième étape de Scorpion. Il s’agit de pouvoir engager une cible au-delà d’un masque sans exposer l’équipage de l’engin qui tire. La simulation permet de réaliser ce tir virtuel et d’en voir les effets, d’en élaborer les séquences de tir, et ainsi de consolider notre expression de besoin.

 

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce SICS unique ?

Le SICS, c’est un véritable cœur de SCORPION. Ce sera bien plus qu’une simple messagerie du champ de bataille, il s’agit d’un outil qui apporte une vraie plus-value opérationnelle, y compris au contact ; ce sera un système d’information mais aussi et surtout de combat. Il sera utilisable même en situation de stress, face à l’ennemi, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec la NEB (numérisation de l’espace de bataille), encore lente et comprenant beaucoup de saisie manuelle. SICS est pensé pour être un véritable outil de combat qui sera commun à toutes les unités et tous les niveaux hiérarchiques du GTIA. Certains systèmes d’information et de commandement très spécifiques et récents demeureront, dans un premier temps, comme le SIT ALAT pour l’aviation légère (hélicoptères) ou ATLAS (pour l’artillerie) en s’interfaçant avec le SICS.

 

Nouvelle tendance aujourd’hui, la vétronique. Comment est-elle prise en compte ?

Le deuxième cœur de Scorpion c’est la vétronique. Rappelons qu’il s’agit de l’architecture électronique des véhicules. La vétronique Scorpion sera un espace d’échanges entre les détecteurs et les effecteurs, pour offrir une aide à la décision. Ainsi par exemple, le détecteur de départ de missile s’il identifie une menace pourra automatiquement ou non, faire réagir le véhicule afin d’éviter la menace ou de l’intercepter. Lié au SICS il provoquera une alerte qui sera partagée par tous, dans l’engin, mais également avec les autres engins de son unité.
La vétronique, tout comme le SICS, utilisera au maximum des composants issus du civil. Ces solutions seront ouvertes afin que l’évolution soit aisée et peu couteuse. Il n’y aura plus comme par le passé de solution propriétaire d’industriel. Scorpion n’utilisera que des standards (comme des ports USB…), ce qui ajoutera en simplicité.

 

Photo: Sirpa Terre

planche: EMAT/PP/BPSA/OP SCORPION

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